Une fête gourmande Depuis 1999, le Haut Commissariat à l'amazighité célèbre Yennayer à travers les différentes régions du pays. Cette année, les festivités se dérouleront du 9 au 12 janvier dans plusieurs endroits, notamment au Palais de la culture «Moufdi Zakaria» à Alger avec un éclatement national sur les 48 wilayas. L'originalité des festivités de cette année nous indique-t-on est «la valeur ajoutée par les trois ministères; celui de la Culture pour un rayonnement national à travers les 48 directions de culture et celui de l'Education nationale», par l'organisation d'un cours dédié à la symbolique de Yennayer le 12 janvier, à travers l'ensemble des établissements scolaires et enfin la Solidarité nationale par la célébration de cet événement au niveau des centres de vieillesse et de l'enfance assistée. Il est bon à savoir que le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) oeuvre actuellement pour le classement de la fête de Yennayer (année amazighe) au patrimoine immatériel universel par l'Organisation des Nations unies de l'éducation, des sciences et de la culture à (Unesco) et ce à travers un dossier que l'Algérie a remis l'Unesco. On ne connaît pas encore la réponse. Toutefois, le HCA a annoncé que la wilaya de Sétif va abriter les festivités officielles avec la programmation d'activités, en plus de l'exposition des différents projets du HCA, notamment l'annonce d'un modèle de clavier en tamazight appelé «Azul». Ce clavier, le premier du genre en Algérie, a été réalisé par un groupe de jeunes au service de la langue et la culture amazighes. Au volet didactique, plusieurs ateliers sont prévus. Ils concernent notamment la traduction en tamazight des messages d'accueil à l'attention des usagers des transports publics, la calligraphie et écritures amazighes, ainsi que la méthodologie dans l'élaboration d'une anthologie de la littérature algérienne en langue amazighe. Outre les spectacles folkloriques et les prestations musicales, le programme prévoit également une représentation théâtrale, produite par le Théâtre régional de Batna et un récital poétique suivi de lectures croisées dans toutes les variantes amazighes. A l'ordre des jours aussi, l'organisation de tables rondes animées par des universitaires et chercheurs à l'instar d'Arezki Ferrad, Mohamed Djellaoui et Abdelkader Bendamache, sur les procédés pour «promouvoir le patrimoine immatériel» et l'«Evolution et (les) acquis de l'amazighité en Algérie». L'établissement Arts et Culture n'est pas en reste puisqu'il a concocté un riche programme dans l'ensemble de ses structures dont le centre d'activités culturelles Bachir-Mentouri (ex: Pichon-Alger). Lundi, 7 janvier, verra l'ouverture de cette manifestation avec zorna et vernissage de l'exposition d'objets traditionnels, suivie d'une intervention intitulée: «Festivité et symbolique de Yennayer dans la culture amazighe», de débat, lecture poétique, une rencontre avec M.Rachid Sidi Boumediene autour de son livre:Cuisines traditionnelles d'Algérie, un art de vivre» des Editions Chihab. Le mercredi 13 janvier 2016 sera marqué par un concours du meilleur plat traditionnel, un reportage sur les traditions de Yennayer, une intervention intitulée: «Yennayer... culture et originalité» laquelle sera présentée par: «Saliha Khelifi» et «Nalouf Karima», suivie de «Lecture poétique», plusieurs activités artistiques présentées par les élèves de l'espace culturel Abane-Ramdane etc. Dans plusieurs régions d'Algérie, les centres culturels devront accueillir les cinq caravanes culturelles qui prendront le départ d'Alger pour sillonner 14 autres villes. Un programme pédagogique, encadré par les organisateurs, est aussi prévu en direction des établissements scolaires. Il est bon de rappeler que Yennayer marque le début de l'année agraire chez les Amazighs d'Afrique du Nord. Cette fête célèbre les traditions qui symbolisent la fertilité, la solidarité et la joie du vivre ensemble à travers des rites propres à chaque région de cet immense territoire. Yennayer marque le jour de l'An du calendrier agraire, utilisé depuis l'Antiquité par les Berbères. Il correspond au 1er jour de janvier du calendrier julien, aujourd'hui en décalage de 13 jours par rapport au calendrier grégorien... Les familles partagent traditionnellement un repas à base de couscous-volaille; celui-ci doit être copieux pour symboliser l'abondance de l'année qui s'ouvre. Les Algériens n'hésitent pas à la fêter avec faste. En attendant de l'institutionnaliser comme Fête nationale...