Il relève des lacunes, des insuffisances, des contradictions, mais surtout des atteintes à l'équilibre de la société et de l'Etat. Selon le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, «le préambule (de l'avant-projet de la Constitution) a failli aux engagements du 1er Novembre. C'est ce qui a été retenu lors de la journée de formation scientifique organisée hier à Annaba, par le bureau du Front pour la justice et le développement (FJD). Une rencontre entrant dans le cadre des activités du bureau, et durant laquelle le chef du parti islamiste a critiqué sévèrement certains textes de la nouvelle Constitution. Depuis les amendements de la Constitution de 1996 jusqu'à celle-ci, en passant par les lacunes, les insuffisances, les dépassements et les atteintes, Abdallah Djaballah a apporté la vérité de ce projet d'amendement de la Constitution sous forme de questions, l'air d'apporter à la connaissance de l'assistance des vérités qui leur sont apparemment méconnues. S'interrogeant sur l'impact de cette nouvelle Constitution sur la société et l'Etat: «Ce projet d'amendement de la Constitution peut-il construire un Etat fort, préserver les droits de la société et ses intérêts... ou encore concrétiser les ambitions de la nation?», s'est-il demandé. Se montrant catégoriquement formel quant au non-aboutissement de toutes ses questions, le président du FJD a estimé que ne pas procéder à la répartition équitable des richesses du pays est une certitude que la nouvelle Constitution ne diffère en rien de la précédente. L'islamiste estime que toutes ses questions et d'autres n'ont aucun poids, encore moins d'intérêt, sauf si elle parvient, la nouvelle Constitution bien sûr, à préserver la stabilité, l'intégrité et la paix sociale. Affichant son scepticisme, Djaballah dira «non». «Le préambule du projet de loi pour cet amendement, n'a pas matérialisé les valeurs historiques, identitaires de ce peuple. C'est pourquoi rien n'aboutira», a-t-il fait savoir. S'agissant de la garantie de la liberté de tout individu dans le cadre d'un Etat démocratique et républicain», pour lui, cette manière de présenter les choses sert une orientation laïque de l'Etat et non l'Etat décrit dans la Déclaration du 1er Novembre «qui parle d'un Etat algérien, démocratique, social, souverain dans le cadre des principes islamiques». Ces valeurs n'ont pas été citées, selon Djaballah dans le préambule du projet de loi, pour l'amendement de la Constitution. Soulevant le point de l'appartenance, AbdallAh Djaballah critique cet amendement dans son volet appartenance: «L'appartenance de l'Algérie dans le temps et dans l'espace revient à l'Afrique et le monde arabo-musulman, pourquoi l'attribuer à l'espace méditerranéen. Si ce n'est de l'alliance à l'Europe», s'est-il demandé. Expliquant dans ce sens, les graves conséquences dont l'impact multidimensionnel porte notamment sur «l'identité, les idées, les pensées, la religion et par conséquent, l'appartenance», a-t-il dit. Quant aux amendements touchant les droits et les obligations sociales, «les garanties prévues dans l'avant-projet de révision de la Constitution en termes de protection des droits et libertés sont nombreuses, mais restent insuffisantes», estime le président de FJD. Il a également critiqué «l'ambiguïté qui entoure la nature du régime qui n'est pas clairement mentionnée, sinon à travers la définition des prérogatives des différents pouvoirs». Pour Djaballah, les principes dont dépend le reste des textes de cette Constitution, expliquant dans ce sens, «les enjeux en cas de contradiction entre les textes eux-mêmes». «La référence est la boussole, voire la base pour toute la société et à tous les niveaux de la politique. Et cet état de fait permet à ceux qui ont le pouvoir de décider...», a-t-il lancé. Pour ce qui est de la langue amazighe, le président du FJD, dit n'avoir «rien contre cette langue qui représente une grande partie de l'identité nationale». Seulement, il critique sa transcription en caractères latins. Dans ce sens, Djaballah s'est s'interrogé sur les lettres avec lesquelles tamazight sera écrite. «Cette négligence est voulue et servira ceux qui appellent à ce que cette langue soit écrite avec la graphie latine», dira-t-il «Et c'est là un acte très grave contre la langue arabe», devait-il estimer. Dans son intervention contre le projet, le président du FJD qualifie la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du président de la République de contradiction. «En réalité, il n'y a qu'un pouvoir, celui du président de la République», soutient-il. Quant au processus d'amendement en lui-même et qui a touché plus de 61 articles, Djaballah estime que «le nombre important d'amendements introduits dans ledit avant-projet exige le recours à un référendum, sous la supervision d'une instance indépendante»