Un esprit contemporain qui a su allier le passé et le présent d'où le succès de son défilé de mode... Ambassadrice de la mode algérienne, Nassila a présenté dimanche soir, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, sa dernière collection hiver 2005. Un public fort nombreux et trié sur le volet est venu apprécier ces toilettes richement brodées qui rivalisent de beauté. Nassila, mère et fille, ont présenté sous le regard émerveillé de l'assistance, une soixantaine de modèles, coupés dans différentes matières de tissu et déclinés en autant d'empiècements et de couleurs chatoyantes. Celles-ci se déclinaient pour la plupart dans le mauve, le bois de rose, le gris et le noir. Les tenues d'hiver classe sont rehaussées de quelques accessoires, quelques bijoux qui donnent de l'éclat à l'ensemble. Robe droite courte ou tailleur clair, veste plus minijupe avec un long manteau par-dessus, la tendance est au court avec des bordures en fourrure. La laine est chatoyante. Veste Spencer ou cintrée à la taille, Chanel n'est pas loin pour insuffler matière à inspiration. De l'innovation, cela ne manque pas avec des jupes dans le style indien. On marie harmonieusement les tissus et le résultat est incroyablement «satiné» . Une veste en velours accompagnée d'une jupe courte en taffetas, ajoutez à cela des cavalières ton sur ton, et vous ne passerez pas inaperçues, mesdames, par tant de rayonnement et de sensualité. Les robes de soirée sont glamour avec juste quelques pointes de strass et de paillettes pour éblouir votre partenaire. De longues robes avec fourrure ou complètement nues dans le dos, celles-ci sont flanquées d'une pointe de fantaisie dans l'esprit traditionnel qui fait vraiment la différence: les robes sont accompagnées de burnous noirs. Passionnée par la couture traditionnelle et les riches broderies algériennes, le rêve de la mère Fatiha de devenir styliste et modéliste a été enfin exaucé, puisque ses modèles sont vus dans le monde entier et le nom de sa griffe n'est autre que celui de sa fille qui a repris le flambeau. A deux, l'imagination est d'autant plus fertile que nous sommes surpris par tant de délicatesse et d'harmonie dans le style. Que ce soit dans les robes constantinoises, targuies ou kabyles, toute la grâce est concentrée dans les finitions et la sobriété. Les mannequins subjugueront l'assistance littéralement en entrant avec un haïk et aâdjar, dévoilant par-dessous des tenues dans le style algérois avec notamment des serouals chelka, dans une variété de modèles. Nassila ose dans le ton en donnant à voir un ensemble tout en blanc ou en noir et blanc. La robe aurésienne ample et généreuse avec burnous appelle à la perfection. Un esprit moderne taillé dans une culture traditionnelle. Les karakous brodés au fil d'or avec leur kad, sont présentés du plus simple au plus sophistiqué. Le clou de la soirée est consacré à la robe de mariée dont certains modèles sont empreints de traditionnel et cette touche de créativité qui confère une aura majestueuse à toute personne qui les porte. Et pour boucler la boucle, le marié viendra la main dans la main avec sa dulcinée, la demoiselle d'honneur, une adorable fillette dans une jolie robe, tenant derrière la traîne de la mariée. Nassila a donné vraiment du plaisir à regarder, une contemporanéité dans la création qui allie le passé et le présent. Elue femme de l'année (El Ahram) en Egypte, 1988. Depuis 1963, ses défilés se succèdent en Algérie et à l'étranger (Tunisie, France, Koweït, Egypte, Maroc, Washington, New-York, Sénégal, Ethiopie...) Nassila possède, pour information, un magasin à la rue Didouche-Mourad et un autre au World Trade Center, au Caire.