Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de l'Agriculture Une mesure qui évitera à coup sûr au secteur des perturbations dont il n'a que faire. La hausse des prix des carburants, entrée en vigueur depuis le début de l'année, n'affectera ni les agriculteurs ni les pêcheurs. C'est ce qu'a annoncé hier, lors de son passage au Forum d'El Moudjahid, Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de l'Agriculture: «Des prix aménagés leur seront, en effet, appliqués», a-t-il déclaré. Dans la lancée, il a ajouté que «des compensations leur seront accordées pour les carburants qu'ils ont achetés aux nouveaux prix». Une mesure qui évitera à coup sûr au secteur des perturbations dont il n'a que faire. Et à la tutelle de poursuivre, dans la sérénité, l'application du programme établi pour son développement. Une sérénité à laquelle contribuent également les dernières mesures de protection sociale dont ont bénéficié un peu plus de deux millions de travailleurs agricoles et quelque 16.000 marins-pêcheurs. Ainsi que l'annonce, saluée par le ministre, de «la constitutionnalisation prochaine de la protection des terres agricoles. Toutes ces mesures qui constituent, selon Sid Ahmed Ferroukhi, «des fondamentaux essentiels et indispensables pour tout développement de notre agriculture». Sur un plan plus tangible, le ministre a annoncé que le plan quinquennal 2014-2019 est en passe de concrétiser nombre des objectifs qui lui ont été assignés: «70% des besoins du pays en produits agricoles sont assurés présentement par la production nationale», a-t-il, en effet, déclaré. Des résultats qui seraient davantage consolidés, a-t-il poursuivi, «si tous les intervenants dans le secteur, qu'ils soient «paysans, pêcheurs, habitants des campagnes, distributeurs de produits du secteur, commerçants, administrations et institutions de recherche et d'innovation, s'y impliquaient encore plus dans la mise en oeuvre du programme (de développement du secteur) arrêté». Dans la lancée, il les a invités, s'adressant en cela aux agriculteurs plus particulièrement, «à adopter une vision plus globale dans ce qu'ils entreprennent» et, partant, «à dépasser la fâcheuse et sclérosante habitude de s'en remettre en tout à l'Etat». Une invite motivée, en grande partie, par la malheureuse expérience que vivent présentement nombre d'agriculteurs de la wilaya d'El Oued qui, parce qu'ils ne trouvent pas preneurs à leur production de tomates, risquent de la perdre irrémédiablement. Pour le ministre, en effet, ces agriculteurs auraient pu éviter de se retrouver dans la situation difficile qui est la leur aujourd'hui s'ils avaient pris la peine, avant de se lancer dans la culture de la tomate, de prendre en considération toutes les étapes qu'elle requiert; y compris celle de la commercialisation du produit final. Une manière pour Sid Ahmed Ferroukhi de souligner l'urgence, pour tous les intervenants dans le secteur qu'il dirige, de se hisser à la hauteur des défis qu'impose au pays la contrainte financière qu'il subit depuis la chute drastique des prix du pétrole. Dont l'un des plus importants, à côté de la nécessaire rationalisation des dépenses publiques, est, a-t-il déclaré, «la diversification, non pas de notre économie: elle l'est déjà, a-t-il précisé, mais de nos exportations». Un objectif qui passe nécessairement par la baisse de nos importations, dans lequel, a-t-il souligné, «l'agriculture est partie prenante». Non pas uniquement en termes de prévision mais également de résultats: le ministre a, en effet, annoncé, concernant le premier aspect de ce processus global, que «l'Algérie n'importe plus aucune semence de céréales et une bonne partie de celles des légumes secs». Et à propos de prévisions, il a déclaré qu'elle envisage de ne plus le faire, d'ici la fin de l'année en cours, «pour la poudre de lait» et d'ici 2019, «pour la tomate concentrée et le blé dur». Des résultats qui, selon Sid Ahmed Ferroukhi, sont appelés à devenir plus probants d'ici la fin du plan quinquennal 2014-2019. Et ce, pour au moins une raison: la poursuite des actions de développement du secteur articulées autour d'un certain nombre d'axes majeurs que sont «l'organisation et le développement soutenu des filières agricoles stratégiques» telles celles «du lait, des céréales, de la pomme de terre, de l'oléiculture, de la tomate industrielle, des viandes rouge et blanche et des dattes»; le «développement de l'irrigation» pour faire passer la superficie irriguée d'un million d'hectares (dont 200.000 ha consacrés à la céréaliculture), actuellement, à 2 millions d'hectares (dont 600.000 ha destinés à la céréaliculture), en 2019; la mécanisation de l'agriculture; «l'investissement dans les exploitations agricoles et leur modernisation»; et «la mise en place de dispositifs d'accompagnement technique, réglementaires, économiques et financiers à même de faire du secteur un véritable moteur de croissance».