L'on relève la baisse du dinar face au dollar, principale monnaie d'importation et d'exportation algériennes La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 13,71 milliards de dollars (mds/usd) durant l'année 2015, contre un excédent de 4,306 mds/usd en 2014, a informé lundi dernier le ministère des Finances cité par l'APS. Les exportations ont ainsi chuté de 40% soit un recul de 37,787 mds/usd en 2015 contre 62,886 mds/usd en 2014. Quant aux importations, elles ont également baissé, bien que légèrement, pour se chiffrer à 51,501 mds/usd en 2015 contre 58,58 mds/usd en 2014. Une baisse qui se chiffre quand même à 12%. Pour ce qui est du taux de couverture des importations par les exportations, il a baissé à 73,37% en 2015 contre 107,35% entre 2014. En ce qui concerne les exportations des hydrocarbures, elles sont passées à 35,724 mds/usd en 2015 contre 60,304 mds/usd (-40,76%). Les exportations hors hydrocarbures, quant à elles, ont également baissé à 2,063 md/usd en 2015 contre 2,582 mds/usd en 2014 (-20,1%). Dans ce domaine, les exportations des demi-produits ont subi la même tendance baissière alors que celles des biens alimentaires continuent leur descente vers des taux inférieurs qui ne sauraient offrir une quelconque satisfaction dans un marché plombé par la chute drastique des cours mondiaux du pétrole. Les importations des produits alimentaires ont, pour leur part, reculé à 9,314 mds/usd en 2015 (contre 11 mds/usd en 2014), tandis que les importations des biens de consommation non alimentaires ont baissé à 8,597 mds/usd (contre 10,334 mds/usd en 2014). Sur la période allant de janvier à novembre 2015, les exportations ont reculé à 34,371 milliards USD contre 59,133 milliards USD sur la même période de 2014, soit une chute de 41,88%, selon des chiffres provisoires du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Face à ces chiffres quelque peu rébarbatifs, il faut savoir que nombreux sont les facteurs impactant cette grave situation. L'on relève ainsi la baisse du dinar face au dollar, principale monnaie d'importation et d'exportation algériennes, ce qui équivaut à une évolution à la baisse de près de 20% de la valeur du dinar. Un diagnostic, pour le moins alarmant, a été établi par des économistes de renom sur l'avenir économique de l'Algérie dont on citera l'établissement d'un état des lieux précis de la situation économique depuis un an. Ces mêmes économistes avaient prédit, au vu d'un rythme de plusieurs baisses conjuguées, un déficit annuel sur l'année 2015 qui s'élèverait à 1 828,8 milliards/DA. Ils relèvent, par ailleurs, la fonte du FRR (Fonds de régulation des recettes) qui est fortement sollicité pour combler le déficit. Pour l'année 2015, la ponction a été de 1 828,8 milliards et «réduit le montant du FRR à 2 579,2 mds/DA», notent les économistes. Au rythme actuel, si rien n'est fait, «le FRR s'épuisera en mai 2017», avertissent-ils. On ira alors vers un budget d'équipement réduit et les dépenses d'équipement de l'Etat devraient atteindre les «1 829,4 mds/DA, contre 2 493 mds de dinars pour l'année 2014». Cela représente «une baisse de 26,6% en nominal et 31,5% en tenant compte de l'inflation (5%)». La balance des paiements sera déficitaire aussi pour être proche de 16 mds/dollars avaient-ils averti ce, pour toute l'année 2015. À cela, estiment les spécialistes, il faut ajouter les «4 milliards de l'opération de Djezzy (rachat de l'opérateur de téléphonie mobile par l'Etat) «et une douzaine de milliards pour les services et transferts de dividendes des sociétés étrangères». Ainsi, la balance des paiements devait déjà accuser un déficit de 30 mds/usd à fin 2015. Les exportations des hydrocarbures en chute libre, sont dues essentiellement au redressement de l'industrie du schiste américain et la perspective du retour du pétrole iranien sur le marché. La baisse des importations de la zone dollar (-10,2%) a été en partie compensée par une hausse des achats de la zone euro (+9,8%), indique le document. Ainsi, peut-on conclure, pour le début de l'année 2015, le volume des importations est au même niveau que celui de la même période de 2014». Il ne faut pas omettre non plus l'inflation annuelle qui avait été estimée par l'Office national des statistiques (ONS) à 4,8% en début d'année 2015. «Elle est nettement en augmentation par rapport aux années 2013 (3,3%) et 2014 (2,9%)», relève-t-on encore. Selon les économistes, le gouvernement veut cependant appliquer la série de mesures prises en début 2015, notamment après la dernière LFC. On citera l'obligation du paiement par chèque, la révision de la subvention aux carburants, les licences d'importations, notamment pour le secteur de l'automobile, la régulation du commerce extérieur et la réduction des importations. Ceci étant, la limitation des importations ne doit pas empêcher «l'entrée de biens à haute valeur technologique contribuant de façon cruciale à la mise à niveau de nos industries».