L'émissaire de l'ONU pour la Libye a immédiatement enjoint le Parlement libyen, reconnu par la communauté internationale, de l'approuver rapidement. Ce gouvernement d'union, dirigé par l'homme d'affaires tripolitain Fayez el-Sarraj, est composé de 32 ministres, a annoncé cette institution sur sa page Facebook. Un communiqué du conseil présidentiel désigné cité par les médias libyens précise que la nouvelle équipe doit permettre au pays de sortir de la crise politique et sécuritaire qui le secoue depuis 2011. Ses membres représentent trois régions libyennes, Barka, Fezzan et Tripoli. Les mêmes sources ont précisé que le portefeuille de la Défense revient à al Mehdi Ibrahim al Bourghouthi, celui de la Justice à Abdesselam al Djenidi et l'Intérieur à al Aaref al Khodja. Le porte-feuille des Affaires étrangères a été confié à Marwan Ousriouil, le ministère de la Coopération internationale à Mahmoud Faraj, et le ministère des Finances à Taha Mohamed Sarkaz. L'accord, qui prévoyait la formation de ce gouvernement, signé en décembre sous l'égide de l'ONU par des membres des deux Parlements libyens rivaux, n'a pas été ratifié par les deux chambres législatives. Mais l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, qui a salué, hier, la formation de ce cabinet dit d'union nationale, a exhorté la Chambre des représentants, le Parlement reconnu internationalement qui siège dans l'est du pays, à « se réunir rapidement pour approuver ce gouvernement ». Selon l'accord parrainé par l'ONU, sa formation doit, en effet, être ratifiée par ce Parlement. Les autorités libyennes rivales, non reconnues par la communauté internationale, siègent, elles, à Tripoli. Le soutien de l'Algérie Longtemps perçue comme un horizon lointain, ce gouvernement d'union aura pour mission d'extirper le pays du chaos où il est plongé depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011. La prolifération de milices rivales est favorisée par le délitement de l'autorité et son émiettement depuis l'été 2014. Les pays voisins et occidentaux ont poussé ces derniers mois à la formation d'un gouvernement d'union nationale pour tenter de stabiliser la Libye et d'installer une autorité qui pourrait lutter contre le groupe Daech, qui renforce sa présence dans ce pays. La France, par la voix de son ministre de la Défense, lors d'une conférence cette semaine à la Sorbonne, n'avait pas exclu « une aide militaire » à ce pays si un gouvernement d'union nationale finissait par y voir le jour. « Notre rôle ne peut pas être d'intervenir partout mais nous pouvons assumer d'aider ceux de ces Etats qui cherchent à préserver leur stabilité et leurs institutions », y compris par un « appui dans le domaine de la sécurité », a-t-il dit. « La formation du gouvernement d'union nationale libyen est pressante pour faire face au terrorisme et sauver l'économie » du pays, a indiqué l'ambassadeur du Royaume-Uni en Libye. Nul doute que son annonce est une avancée importante. L'Algérie, qui a abrité des rencontres et pris part à des conférences, n'a cessé de plaider pour le retour de la stabilité dans ce pays frère et voisin. Au lendemain de l'attentat de Zliten, l'Algérie avait rappelé « l'urgente et impérieuse nécessité de mise en place d'un gouvernement d'union nationale, seul à même de préserver l'unité, l'intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté et la cohésion de son peuple ». Un nouveau chapitre s'ouvre dans la crise libyenne qui donne toutes ses chances à un règlement politique.