L'incident de Nilesat a montré la vulnérabilité des chaînes privées algériennes qui émettent de l'étranger. Malgré l'ouverture de l'audiovisuel au privé, aucune chaîne n'a exprimé le voeu de passer par le TDA (le télédiffuseur public). Chaque mois, de nouvelles chaînes privées apparaissent sur Nilesat, posant l'épineuse question du financement occulte de ces chaînes de télévision. Le 1er novembre 2015, une chaîne d'expression berbère a fait son apparition sur Nilesat (12034 H): Gouraya TV, identifiée pour l'instant comme Egypt Star. Le 29 octobre 2015, retour de Salam TV sur le transpondeur 11137 H 27500 du nouveau satellite Eutelsat 8 West B (8o Ouest). Au total, plus d'une trentaine de chaînes ont fait leur apparition depuis 2012. Alors que le TDA a ouvert six canaux de diffusion sur Nilesat, sans qu'aucune chaîne privée n'ait cru bon louer l'espace. Entre-temps l'Entv s'est développée le 28 octobre 2015, (date anniversaire de la reprise de la télévision algérienne au colonisateur français). Algérie 3 est diffusée en HD sur le nouveau transpondeur de la TDA 11679 H (identifié comme test). Pourquoi les télévisions privées ne sollicitent pas le TDA, considéré comme le diffuseur le plus professionnel d'Afrique du Nord? Grâce à l'ancien DG de la RTA, Laghouati, l'Algérie a été le premier pays d'Afrique à développer la télédiffusion. Son vaste territoire l'a obligée à déployer des moyens colossaux pour permettre à la radio et à la télévision algériennes de faire étendre sa voix et son image. Face à l'invasion espagnole de l'Ouest et face à la concurrence déloyale de la parabole d'Europe, le TDA a toujours maintenu la cadence pour faire entendre la voix et montrer l'image de la télévision algérienne sur son vaste territoire. Comment font les chaînes de télévision pour payer les 30.000 dollars mensuels au diffuseur satellitaire jordanien et bahreïni? Ces commerçants de fuseaux satellites vendent à des prix concurrentiels des espaces sur des satellites arabes en fin de vie. C'est pour cela que plusieurs problèmes techniques sont apparus sur certaines chaînes privées. Des chaînes comme Ennahar TV, Dzair TV et Echourouk TV ont mis les moyens pour parer à toute éventualité de coupure. Mais dans ce contexte de nouvelles technologies, quelques chaînes n'ont pas les moyens pour être déployées partout, elles doivent rester en orbite et prier pour qu'il n'y ait pas de panne technique. Ce qui s'est passé hier avec Nilesat n'est qu'un avertissement pour préparer l'avenir et avancer vers le futur. Certains responsables en Algérie et en particulier à l'Autorité ont réfléchi à l'obligation de passer par le TDA afin de mieux contrôler les programmes, mais aussi pour profiter des milliards qui sont envoyés chaque année vers l'étranger pour payer les droits de passage par le satellite. [email protected]