Les mesures prises pour parer à la baisse des recettes pétrolières ont permis de la réduire d'environ 7 milliards de dollars alors que l'entrée en lice des licences d'importation devrait lui permettre d'économiser entre 6 et 7 milliards de dollars en 2016. L'addition demeure toutefois salée. La facture des importations va probablement osciller autour des 50 milliards de dollars en 2015. Il ne faut cependant pas faire la fine bouche en ces moments de vaches maigres. Un sou est un sou malgré le manque de vigueur du dinar. Les mesures prises pour parer à la baisse des recettes pétrolières ont permis de la réduire d'environ 7 milliards de dollars alors que l'entrée en lice des licences d'importation devrait lui permettre d'économiser entre 6 et 7 milliards de dollars en 2016. «Le déficit va être réduit, c'est certain. L'ensemble des licences pourraient nous permettre une réduction de 6 à 7 milliards de dollars à la fin de l'année 2016. L'année écoulée, les différentes mesures du gouvernement ont permis d'économiser également environ 7 milliards de dollars», a annoncé, hier, Lyès Ferroukhi, directeur général du commerce extérieur, qui était l'invité de la Radio nationale Chaîne III. Le haut fonctionnaire du ministère du Commerce ne tire pas la couverture à son département ni ne lui jette des fleurs. La «performance» est le résultat d'efforts divers qui convergent vers un même but. «Cette économie n'est pas uniquement le fruit des restrictions prises par le ministère du Commerce, c'est un ensemble de facteurs qui a concouru à cette réduction y compris la dévaluation du dinar» a tenu à souligner M. Ferroukhi. La dégringolade des prix du pétrole a poussé les pouvoirs publics à prendre des décisions incontournables pour faire face à cette féroce crise financière qui a mis à mal la trésorerie du pays et qui menace sérieusement ses équilibres budgétaires. Sortir de la dépendance aux hydrocarbures est devenue la «Mère des batailles économiques» que l'Algérie a engagées, elle est condamnée à en sortir victorieuse. Son avenir, celui des générations futures, en dépend. La facture des importations peut le compromettre dans la conjoncture financière actuelle. Les licences d'importation font partie de ce dispositif qui a pour mission de la «dégonfler». Elles toucheront les importations de véhicules dont le contingent a été fixé à 152.000 unités pour 2016. L'Algérie a en effet importé près de 300.000 en 2015. Il en sera de même pour le rond à béton dont le contingent a été fixé à 2 millions de tonnes au lieu de 3 tonnes l'an passé. L'Algérie table sur les productions nationales qui doivent entrer en action pour parer à un éventuel déficit. Les importations de ciments ont été, quant à elles, plafonnées à 1,5 million de tonnes. Des mesures arrêtées dans la foulée d'objectifs à atteindre que s'est fixés le secteur de l'agriculture pour parvenir à une autosuffisance en ce qui concerne, en particulier, les viandes rouges (50.000 tonnes/an) et le lait. «Il va être possible, à l'horizon 2019, de stopper les importations de lait (350.000 tonnes/an) et de celles des viandes rouges en développant l'engraissement des taurillons tout en soulignant la nécessité de réorganisation des filières céréalières, laitières et des viandes rouges», avait déclaré, le 24 janvier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. Une course contre la montre qui est désormais lancée. Il ne reste plus qu'à accélérer la cadence.