Il est prévu une augmentation des prix de l'ordre de 10% à 40% sur les citadines qui représentent plus de 60% du marché en 2016. Dernière ligne droite avant la clôture de la liste des demandes de licences d'importation pour les concessionnaires automobiles, prévue le 3 février prochain, comme l'a indiqué jeudi dernier, le communiqué du ministère de l'Industrie et des Mines. Il s'agit pour les produits retenus, en l'occurrence les véhicules, le ciment, le rond à béton, les aliments du bétail, de licences d'importation non automatiques délivrées par différents ministères. «Dans le cadre du processus de mise en oeuvre de la nouvelle réglementation fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de concessionnaires de véhicules neufs, l'attention des concessionnaires retardataires qui ne se sont pas encore conformés à cette nouvelle réglementation, est attirée à l'effet de régulariser leur situation auprès des services habilités du ministère de l'Industrie et des Mines, dans les plus brefs délais», a indiqué le ministère. A cet effet, le processus est simple: il s'agit de télécharger et remplir un formulaire sur le site du ministre du Commerce, pour le déposer à la direction du commerce de la wilaya, ces dernières, transmises et examinées par le comité interministériel, qui se chargera en plus de la délivrance des licences, d'en fixer les quotas. Pour ce faire, le comité prendra en considération l'ordre chronologique d'introduction de dépôts, la répartition en quotas des quantités demandées. D'un autre côté, les principaux critères retenus lors de l'opération de répartition des quotas, demeurent le volume des échanges traditionnels, la situation fiscale du concessionnaire et l'impôt sur le bénéfice. Pour les quatre produits retenus il a été fixé des contingents de 152.000 unités pour 2016. Il est clair que ces mesures interviennent pour réduire la facture d'importation et éradiquer des monopoles qui minaient l'économie nationale, mais aussi de permettre aux concessionnaires de continuer d'exister. Or, pour les consommateurs et les concessionnaires, les répercussions de ces mesures seront plus que significatives. Et pour cause, il est prévu une augmentation de l'ordre de 10% à 40% sur les citadines qui représentent plus de 60% du marché en 2016. Il est indéniable que le premier impact de ces mesures, est sans contexte la réduction de l'accès au véhicule. Cette dernière s'exprime déjà par l'augmentation de 250.000 et 400.000 DA appliquée par certains concessionnaires. Ceci en plus d'une réduction drastique de 90% sur le budget de communication et de publicité des concessionnaires, qui aura pour impact direct, l'incapacité d'organiser des salons et des manifestations de marketing, comme cela était possible les années précédentes. A cela il faut ajouter les différentes décisions prises par le ministère de l'Industrie et des Mines, en l'occurrence l'instauration d'un nouveau cahier des charges fixant de nouvelles normes de sécurité obligatoires, et l'annonce de la date de délivrance des licences qu'en juin 2016. En attendant, les concessionnaires comme les clients prennent leur mal en patience, car selon ces données, les prochains véhicules importés n'arriveront qu'en novembre prochain, et à quel prix? Pour les observateurs, il était certainement temps de réguler ce marché qui durant les années précédentes avait connu une explosion incontrôlée et surtout incontrôlable. Mais sur le terrain, les choses ne sont pas aussi simples, et durant cette période d'attente, il est clair que l'automobile reprend son statut de produit de luxe, et de ce fait c'est une nouvelle distribution des cartes qui s'amorce. Et pour cause, le marché de l'occasion prendra plus d'ampleur et obligera certains concessionnaires à s'aligner sur les prix du parallèle. D'autre part, des filiales entières ne pourront plus exercer et disparaîtront en provoquant de terribles suppressions d'emplois, tel que le service après-vente. D'un autre côté, devant cet état de fait, les concessionnaires étrangers seront peut-être amenés à opter pour des usines de montage ou de production pour maintenir leurs marges bénéficiaires, et c'est précisément le résultat escompté par les pouvoirs publics à travers l'instauration de ces mesures.