Huit années de réclusion criminelle, tel est le verdict prononcé, mercredi, par le tribunal criminel près la cour de Constantine, à l'encontre de R. A. pour attentat à la pudeur sur un enfant âgé de moins de 16 ans. C'est une affaire extrêmement délicate qu'a dû traiter le tribunal, en cette journée du 22 décembre. Le président de la cour a ordonné l'évacuation de la salle. Seuls les journalistes, la victime et l'accusé étaient autorisés à rester. Selon l'arrêt de renvoi, les faits se sont déroulés à Telaghma, le 9 août 2004. L'accusé, armé d'un couteau, avait décidé ce jour-là de mettre à exécution son plan. Il se dirigea alors vers le lycée de la ville. Un groupe d'adolescents, âgés de 13 à 16 ans, dont l'un possédait une motocyclette, étaient rassemblés devant cet établissement scolaire. Simulant une panne, l'accusé demande à la victime de le conduire jusqu'à la station pour récupérer un peu d'essence. En cours de route, l'accusé tire son couteau et exige de la victime de changer de direction. Ayant atteint un lieu isolé, situé à proximité d'un abattoir, l'accusé abusera de l'enfant. Une fois ses envies satisfaites, il prendra la fuite. Une plainte sera déposée par la famille de la victime. Le médecin légiste confirme avec un certificat médical que l'enfant souffre d'une profonde lésion. Arrêté et placé en détention provisoire, l'accusé a tenté, tout au long du procès, de nier les faits retenus contre lui. Dans un sévère réquisitoire, le représentant du ministère public rappelle à l'assistance que l'accusé est un récidiviste. Il a déjà fait l'objet d'une condamnation dans une affaire similaire. Axant son intervention sur les éléments aggravants utilisés par l'accusé (arme), il réclame au tribunal dix ans de réclusion criminelle. Les avocats de la défense ont usé de tout leur talent pour déculpabiliser leur client, mais ne réussiront pas à convaincre la cour. Et comme la loi le stipule, le dernier mot revient à l'accusé. Ce dernier, après avoir nié en bloc l'accusation, devait demander l'acquittement. Cependant, il réclame les circonstances atténuantes. Le président de la cour lui fera remarquer cette contradiction. Après délibération, l'accusé a été condamné à huit ans de réclusion criminelle.