Le secrétaire général de l'ONU La présidente de la Commission de l'UA a exhorté le secrétaire général de l'ONU à agir pour mettre fin au conflit du Sahara occidental avant qu'il ne dégénère. L'appel est empreint de gravité. Il résume tout le drame vécu par le peuple sahraoui sous le joug de la colonisation marocaine qui perdure depuis 1975.Elle porte en elle les germes d'un probable embrasement qui serait fatal à la région. La présidente de la Commission de l'UA a exhorté le secrétaire général de l'ONU à agir pour mettre fin au conflit du Sahara occidental avant qu'il ne dégénère. «Nous demandons instamment au SG de l'ONU à agir pour résoudre cette question, avant que la déception des jeunes dans les camps - en raison de notre indifférence et inaction - devienne également une force déstabilisatrice», a déclaré Nkosazana Dlamini Zuma à l'occasion de l'ouverture des travaux du 26e sommet de l'UA qui se tient à Addis-Abeba, en Ethiopie, en présence d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «En 2016, nous ne pouvons plus être indifférents à la volonté du peuple du Sahara occidental, qui a lutté pour décider de son sort», a-t-elle indiqué. «Le référendum est une promesse que nous avons faite, leur avenir en Afrique en dépend», a tenu à souligner l'ex-chef de la diplomatie sud-africaine (1999-2009). Ce n'est pas le premier message qu'a envoyé l'UA au Maroc qui demeure le dernier pays colonisateur d'une terre africaine. «C'est le dernier avant-poste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé dans l'accomplissement de la vision des pères fondateurs, à lutter pour une Afrique pleinement indépendante et souveraine», avait déclaré, au mois de mai 2015, Robert Mugabe, président du Zimbabwe et président en exercice, à l'époque, de l'Union africaine, lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). L'Union africaine (ex-OUA), s'est fixé comme objectif de décoloniser le Sahara occidental. «Il reste une tâche à accomplir, parce que la mission émancipatrice de l'OUA (rebaptisée UA, Ndlr) a été accomplie à l'exception de la région du Sahara occidental», avait clamé avec force à cette occasion (le 52ème anniversaire de la création de l'OUA rebaptisée UA, Ndlr) pour sa part la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. L'UA revient à la charge au moment où est annoncée une visite du secrétaire général de l'ONU dans la région pour tenter de sortir le conflit du Sahara occidental du statu quo alors que son représentant personnel, Christopher Ross, avait fait l'objet d'une nouvelle tentative de contestation par le pouvoir marocain lors de sa dernière tournée au Maghreb et dans les territoires sahraouis occupés. La réponse du SG de l'ONU a été aussi vive. Le diplomate américain avait été vigoureusement soutenu par son patron qui envisageait de se rendre dans la région au mois de janvier 2016. «Il (Ban Ki-moon, Ndlr) m'a demandé d'intensifier mes efforts. Et pour ajouter son propre appui au processus (de paix au Sahara occidental, Ndlr), il prévoit de visiter la région dès janvier», avait déclaré M. Ross, lors du briefing qu'il avait tenu, le 8 décembre 2015, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le SG des Nations unies a apparemment retardé son périple maghrébin qui s'annonce des plus compliqués. Le Maroc a décidé d'abriter pour la seconde fois consécutive le désormais très controversé Forum Crans Montana à Dakhla, capitale occupée du Sahara occidental et haut lieu de la résistance sahraouie à un mois à peine du vote d'une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité qui doit proroger le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). D'où toute la pertinence de l'appel lancé par Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la commission de l'UA. Ban Ki-moon a du pain sur la planche.