«Une étape délicate» qui peut être dépassée grâce à un effort collectif estime son DG Merah. L'Algérienne des eaux (ADE) fait face à de «sérieuses difficultés», a averti jeudi à Alger, son directeur général, Zidane Merah. S'exprimant lors d'une rencontre regroupant une centaine de cadres syndicaux, précise un communiqué de cet établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), Merah a estimé que seul «un effort collectif avec l'appui des pouvoirs publics peut permettre de dépasser cette étape délicate». Selon lui l'ADE, avec les paramètres actuels, perd quelque 30 DA par m3 d'eau distribué. Ce déficit, a-t-il poursuivi, devrait s'aggraver avec l'augmentation des charges dues à la hausse du prix de l'énergie électrique (+20%) et du gasoil (+40%). Seule une forte dynamique de croissance peut permettre à l'ADE de dépasser ce cap, a-t-il martelé. Une nouvelle organisation a été mise en place par l'ADE pour re-dynamiser la gestion dans le sens d'une décentralisation pour donner un rôle plus actif aux diverses unités de l'entreprise, a encore avancé le même responsable. Il a également cité une série de mesures qui ont été prises dans le même objectif. Celles-ci se déclinent à travers, notamment, la révision des missions des zones, la signature des contrats de performance avec les directeurs d'unités et le recours à une évaluation indépendante. Sur le plan intérieur social, Merah a affirmé, lors de cette rencontre, sa disponibilité à améliorer les «conditions de vie et le revenu des travailleurs», précisant que toute amélioration des résultats sera récompensée. Il annoncera qu'un nouveau système de salaires, touchant 68% des travailleurs, sera d'ailleurs appliqué dès ce mois de février en cours. Il dira aussi que les unités de l'ADE, en mesure de faire face à ces nouvelles charges salariales, ont le feu vert pour son application, avec effet rétroactif à partir de janvier 2016. Le DG de l'ADE, Zidane Merah, contredit ainsi, une fois de plus, les déclarations du ministre de tutelle. Il soulève en effet, pour la énième fois, la «situation draconienne» que vit l'entreprise qu'il pilote, sollicitant ainsi de nouveau «une aide consistante des pouvoir publics». Néanmoins, Merah a tenu à préciser qu'il sera difficile que cet effort financier puisse être soutenu «alors que 52% du volume d'eau distribué se perd dans la nature et que pas moins de 8 milliards/DA destinés aux équipements de l'ADE n'ont pas été utilisés». Il faut dire que cette importante tranche financière allouée à l'équipement de l'entreprise non utilisée n'aura eu comme conséquence regrettable qu'un retard d'exécution du programme: «L'eau pour tous et partout» inscrit dans le programme: de développement durable du pays, initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans les différents plans quinquennaux. Il est tout indiqué de dire, dans le même sillage, que le réseau de stations d'épuration d'eau continue à se développer en Algérie pour répondre à de multiples besoins en eau potable, d'irrigation agricole, de protection de l'environnement et de préservation des ressources hydriques. A travers ces paramètres, l'ambition de l'Algérie passe par l'exploitation et la mise en service de ces stations dont le nombre devrait atteindre 200 stations à fin 2015, contre une centaine (102) auparavant. Ce nombre sera doublé au cours de cette année. Selon son DG Karim Hasni, l'ONA (Office national d'assainissement), gère 350 stations de pompage ainsi que 39.000 km de réseau d'assainissement avec la perspective d'atteindre un total de 44.000 km linéaire en étendant son activité à de nouvelles wilayas. Karim Hasni. Il a ainsi évoqué la réutilisation de l'eau traitée dans les wilayas à caractère agricole. A ce propos, il dira que l'ONA procède au traitement tertiaire dans ces zones pour permettre l'irrigation de l'agriculture maraîchère alors que les eaux traitées par procédé primaire et secondaire sont destinées à d'autres usages comme l'industrie. Il a également insisté sur la protection des barrages contre le déversement d'eaux usées. Il cite, ainsi, la lutte contre la pollution dans les 14 wilayas côtières et les villes de plus de 100.000 habitants qui seront équipées de stations d'épuration.