Une vaste opération de secours a été lancée lundi dans les pays touchés par la catastrophe. C'est un décor apocalyptique, qu'ont eu à décrire les chaînes de télévision étrangères qui ont dépêché en force leurs équipes dans le Sud-Est asiatique, après le séisme et les raz-de-marée qui ont frappé la région de plein fouet, dimanche dernier. Le bilan de la catastrophe, qui a touché sept pays du Sud et du Sud-Est de l'Asie a frôlé, hier les 30.000 morts. Un bilan qui demeure provisoire puisque des dizaines de milliers de personnes sont toujours portées disparues. Le décompte macabre s'est alourdi avec l'annonce par les autorités Sri Lankaises de pas moins de 12000 victimes, faisant de ce pays le plus atteint de la région, suivi de l'Indonésie et de la Thaïlande. La catastrophe n'a pas épargné des pays de la corne de l'Afrique, à l'image du Kenya et de la Somalie. Ce dernier a d'ailleurs fait état de la disparition d'une centaine de pêcheurs, dans la journée de dimanche. En Inde et en Indonésie, les premières estimations en matière de pertes humaines avoisinent les 7000 morts pour chacun des deux pays. Quant à la Thaïlande, le nombre de victimes s'est alourdi à au moins 500 morts et plus de 4000 blessés, selon le ministère de l'Intérieur, précisant qu'un tiers des victimes sont des touristes étrangers. D'ailleurs, une enquête officielle effectuée auprès de 17 grandes agences de voyage japonaises a fait ressortir, hier, que 148 touristes japonais (sur 1254) ont disparu dans les régions affectées par les raz-de-marée qui ont balayé les stations balnéaires situées sur les côtes de l'Océan Indien. Des chiffres, indiquent les mêmes sources, qui sont en cours d'actualisation. Aux Maldives, au moins 32 morts dont un Britannique ainsi que 51 disparus, ont été enregistrés, selon les autorités alors qu'au Bangladesh, un père et son enfant sont morts dans le naufrage d'un bateau de touristes, selon des responsables locaux. Les autorités de Malaisie ont annoncé pour leur part la mort d'au moins 42 personnes et un nombre indéterminé de disparus dans le nord-ouest du pays, notamment sur l'île touristique de Penang, la plus touchée avec 21 morts. Selon des chiffres de voyagistes, il y avait environ 15.000 à 20.000 touristes suédois dans la région de Phuket, en Thaïlande où près de 600 touristes étaient portés disparus. Les tsunamis, provoqués par le séisme de l'île de Sumatra, considéré comme le plus violent enregistré dans le monde depuis celui de 1960 au Chili (9,5 Richter), se déplacent à la vitesse de 500 km/h, a expliqué un expert britannique. «Quand l'écorce terrestre au fond de l'océan se déplace, elle cause un mouvement à la surface qui se diffuse à la vitesse d'environ 500 km/h», a expliqué David Booth, un sismologue de l'institut d'Edimbourg (Ecosse). Selon l'expert, «la vague peut ne s'élever qu'à quelques mètres» à son point de départ, mais «sa hauteur augmente très vite et ces lames peuvent, dit-on, dépasser 50 mètres de haut» quand elles arrivent sur le rivage. Incertitude sur le sort d'au moins 600 touristes suédois en Thaïlande. Par ailleurs, une vaste opération de secours a été lancée lundi dans les pays touchés par la catastrophe. En sus de la solidarité internationale pour prendre en charge les blessés et les sinistrés, le rôle de L'ONU se retrouve devant un phénomène rare et surtout préoccupant. En effet, les Nations unies ont dépêché, hier, des équipes d'experts vers les régions touchées par les raz-de-marée. «Je pense que c'est sans précédent. Nous n'avons jamais rien eu de tel auparavant», a déclaré à la presse, la coordinatrice adjointe de l'ONU pour les secours d'urgence, Yvette Stevens. Ce qui rend les opérations de secours plus difficiles en Indonésie et au Sri Lanka c'est la présence de mouvements de rébellion armée, qui rend pratiquement impossible l'accès aux zones sinistrées. Enfin, ce qui inquiète le plus les équipes médicales, c'est l'éventuelle apparition d'épidémies, en raison de la décomposition des corps rejetés par les vagues, dans les pays frappés par la catastrophe de dimanche dernier.