Les autorités grecques ont promis d'ouvrir, d'ici au 15 février, plusieurs centres d'accueil et d'enregistrement de migrants et de réfugiés, ont rapporté hier des médias. La Grèce a été accusée fin janvier par la Commission européenne d'avoir «gravement négligé» les obligations prévues par les accords de Schengen pour la surveillance de ses frontières et sommée d'y remédier dans les trois mois si elle ne veut pas courir le risque de se retrouver de facto suspendue de l'espace européen de libre circulation. Selon le ministre grec de la défense, Panos Kammenos, Athènes s'emploie à achever d'ici lundi prochain les travaux de cinq centres d'accueil et d'enregistrement (Hotspots) sur les îles grecques les plus proches de la Turquie et de deux centres de relocalisation sur le continent. Jusqu'à présent, un seul centre a été ouvert sur l'île de Lesbos et le gouvernement grec projette de l'agrandir. Les migrants arrivant dans les «Hotspots» sont photographiés et leurs empreintes digitales sont relevées. Un certain délai leur est ensuite accordé pour demander l'asile ou être renvoyé dans leur pays d'origine. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 62 000 migrants sont entrés en Europe via la Grèce en janvier dernier et 368 autres, dont 60 enfants, ont péri dans les eaux de Grèce, de Turquie et d'Italie. L'OIM indique également que 272 migrants, dont 60 enfants, ont péri en mer entre la Turquie et la Grèce et 96 autres en Méditerranée. En janvier, 62 193 migrants et réfugiés sont entrés en Europe via la Grèce. Les enquêtes menées par les autorités grecques indiquent que 91% proviennent de trois pays: la Syrie, l'Afghanistan et l'Irak. Selon l'OIM, environ 20.000 d'entre eux étaient des mineurs non accompagnés. Au cours de 2015, environ 2 millions réfugiés sont arrivés en Europe. La porte-parole de l'UNICEF, Sarah Crowe, a indiqué que «les enfants et les femmes constituent désormais environ 60%» du total de ceux qui tentent la traversée dangereuse entre la Turquie et la Grèce, ajoutant que «les enfants constituent aujourd'hui 36%» des réfugiés.