Les festivités s'achèvent aujourd'hui à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'association culturelle Si Muh U Mhend commémore l'anniversaire de la mort du barde errant de Kabylie Si Muh U Mhend. ! Les festivités s'achèvent aujourd'hui à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Le coup d'envoi des activités de commémoration du centenaire de la disparition du poète, hier lundi, a été marqué par une exposition non-stop et une projection vidéo ainsi que par une conférence-débat animée par MM. Abdenour Abdeslam et Hacène Hirèche. Hier, en marge de l'exposition, une visite à la maison de Si Muh U Mhend est prévue à Icheriouen et un recueillement sur la tombe du poète à Asqif Ntemana à Aïn El Hammam est également prévu. Enfin, et pour aujourd'hui, un récital poétique sur Si Muh U Mhend se déroulera à partir de dix heures, le récital sera suivi d'un concours interannexes sur l'oeuvre du barde. Si Muh U Mhend, de son vrai nom Mohand Hamadouche, est un célèbre poète du XIXe siècle, il est né en 1845 au village d'Icheriouen dans la région de Tizi-Rached, dans la confédération des Ath-Irathen. Fils de Mohend Améziane N'ath Hamadouche et de Fatima Ath Saïd. Dès sa plus tendre enfance, Si Mhend fait connaissance avec l'exil et la détresse. Après le soulèvement de Kabylie en 1857, le maréchal Randon expropria les habitants du lieu qui deviendra plus tard le Fort-Napoléon et ensuite Fort-National et à l'indépendance Larbaâ Nath Irathen. Suite à cela, la famille de Muhend ira s'établir à Sidi Khalifa, un lieu proche de la même région. Ce lieu était en fait un second exil pour le poète, le premier étant la fuite devant une vendetta ayant eu lieu quelques années plus tôt, quand ses parents ont du dû quitter le village d'Aguemoune. Après le soulèvement de 1871, la Kabylie subira une terrible répression et les Aït Hamadouche qui faisaient partie des insurgés en payèrent le prix. L'oncle de Si Mhend, cheikh Arezki fut déporté en Nouvelle-Calédonie et le frère de Si Mhend, Saïd, s'enfuit en Tunisie. Le père de Si Muhend, U Mhend, Mohend Améziane est exécuté et Si Mhend U Mhend lui-même, ne dut la vie qu'à l'intervention d'un officier français. Les biens de la famille sont séquestrés aussi et la famille du barde alla s'installer dans les villages des environs. C'est là que commence pour Si Muh U Muend la vie d'errance. Si Muh U Muhend chanta la vie des Algériens face à un amer quotidien. Sa poésie spontanée, aussi limpide que puissante, a enchanté des générations entières et plusieurs de ses poèmes sauvés de l'oubli sont encore chantés par les paysans qui lui vouaient et lui vouent toujours au-delà de la mort, un amour toujours vivace. Si Muh U Mhend est entré dans la légende! Chantant le tragique et l'amour, le poète utilisa un verbe simple et accessible à tous. Admis à l'hôpital des soeurs blanches, Ste-Eugénie à Aïn El Hammam, Si Muh U Mhend mourut le 28 décembre 1905. Il est enterré, comme il l'avait prédit lors de sa rencontre avec le cheikh Mohand Ou L'hocine à Asqift N'Temana, près de l'entrée nord de la ville d'Aïn El-Hammam.