Le terrorisme routier endeuille quotidiennement les familles algériennes Un véritable décor apocalyptique s'était installé hier matin sur l'autoroute Est-Ouest. Des véhicules ont pris feu, leurs passagers ont été calcinés. C'est un bilan macabre de 4 morts et 4 blessés graves qui vient alourdir un week-end déjà très meurtrier... La semaine a commencé comme s'est achevée la précédente: avec malheureusement des morts sur nos routes. En effet, la matinée d'hier a été marquée par un grave accident de la circulation survenu sur l'autoroute Est-Ouest, sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla. Un véritable décor apocalyptique s'était installé en cette matinée brumeuse. Des véhicules ont pris feu, leurs passagers ont été calcinés. C'est un bilan macabre de quatre morts et quatre blessés graves. L'accident s'est produit au lieu-dit Zeddine lorsqu'un camion transportant un liquide inflammable a subitement pris feu, avant de percuter de plein fouet six véhicules touristiques, causant le décès de quatre personnes, dont trois calcinées, et des blessures graves à quatre autres. Parmi les victimes, une personne blessée a rendu l'âme après qu'elle a été admise au service des urgences de l'hôpital Mekkour Hamou du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla. Ce drame n'est malheureusement pas un cas isolé puisque la veille, le même bilan macabre a été recensé de l'autre côté du pays, l'Est, plus exactement à Bordj Bou Arréridj. C'est encore l'autoroute Est-Ouest qui a été le théâtre de ce massacre à ciel ouvert. Quatre personnes ont trouvé la mort et quatre autres ont été grièvement blessées dans cet accident de la route survenu samedi après-midi sur l'autoroute Est-Ouest, à hauteur de Hammam El Bibane (Bordj Bou Arréridj). Il s'agit d'une collision entre un camion tractant une remorque et une voiture légère dont les quatre occupants ont trouvé la mort sur place, au moment où un bébé à bord du même véhicule est dans un état critique et se trouve à l'heure actuelle en soins intensifs dans un établissement hospitalier de la commune d'El Achir. Est-Ouest, Nord-Sud, c'est le même massacre Les trois occupants du véhicule lourd, également gravement blessés, ont été transportés vers l'Etablissement hospitalier de la commune d'El Mehir. Ces terribles drames sont venus allonger la liste qui a commencé jeudi dernier avec ce qu'on a appelé le drame de Naàma. 13 personnes sont mortes et deux ont été blessées, jeudi dernier sur la RN6 au sud de Naâma, après une violente collision entre un minibus et un camion semi-remorque. Sept hommes, cinq femmes et une fillette sont les victimes de ce carnage routier. L'accident s'était produit au lieudit Draâ Essaâ, à une quinzaine de kilomètres de la commune de Moghrar en allant vers Aïn Sefra. Selon la Gendarmerie nationale, la semi-remorque qui effectuait le dépassement dangereux d'un camion est à l'origine du désastre. Devant la violence du choc, tous les occupants du minibus sont décédés sur le coup. L'hécatombe continue donc sur nos routes, avec 21 morts en un petit week-end! Grave!!! Et la dégradation des conditions météorologiques prévue à partir d'aujourd'hui jusqu'à la fin de la semaine risque de provoquer d'autres carnages routiers. La prudence est recommandée. Car sur nos routes la mort guette les voyageurs à chaque tournant. Mais dit comme cela, on a l'impression que c'est une fatalité. Qu'on n'y peut rien. Que c'est même normal. Non, non, et non! Ce n'est pas normal. Il faut changer cela! Jusqu'à quand cette inconscience? Il faut dire que les accidents de la route sont devenus un fléau national. Il ne se passe pas un jour sans que les colonnes de la presse nationale ne rapportent un drame mortel du genre, à travers le pays. Au point où les accidents de la route sont en passe de devenir une rubrique entière de ces canards. Après avoir combattu le terrorisme islamiste, l'Algérie fait face au terrorisme routier! Aujourd'hui, nul n'est certain de revenir chez lui le soir, au vu du nombre d'accidents mortels recensés quotidiennement. L'hécatombe continue sur nos routes. Des drames s'ajoutent aux drames. La machine est infernale. Le bitume de l'Algérie s'abreuve du sang de ses fils. Une véritable tragédie! Il est temps de dire stop et prendre conscience que cette catastrophe doit cesser. Cela ne se fera jamais si l'on continue à fuir nos responsabilités. Prudence, le mauvais temps est là! Le chauffard met en péril la vie des gens, lorsque la communauté ne réagit pas devant l'inconscience des criminels. Quant à l'Etat, il n'a toujours pas trouvé de solution et enfin, l'école qui n'a pas joué son rôle en éduquant et en inculquant le civisme, et la prévention contre les dangers de la route. En effet, les accidents de la route doivent être jugulés par la sanction, mais aussi par une action éducative permanente des usagers de la route. Car, en dépit de tout l'arsenal juridique mis en place avec les mesures coercitives prises pour éradiquer ce phénomène, le terrorisme routier hante encore nos routes. Chaque année, plus de 4000 morts et plus de 60 000 blessés sont enregistrés, engendrant des pertes estimées à plus de 100 milliards de dinars au Trésor public. C'est un véritable bilan de guerre! Nos routes se sont transformées en champs de bataille, ce qui place l'Algérie au 1er rang arabe et au 4e mondial. Les pouvoirs publics se doivent de trouver la solution adéquate. Le tout-répressif a montré ses limites. On avait parlé du permis à points qui était présenté comme la solution appropriée pour freiner l'hécatombe routière, comme si les campagnes de sensibilisation et même les mesures répressives mises en oeuvre depuis quelques années, ne suffisaient plus. A commencer par le Code de la route de 2009 qui n'a pas donné les résultats escomptés. L'augmentation des amendes, les radars...! Les derniers espoirs étaient placés sur ce permis à points. Mais celui-ci est mort-né. Lancé dans la précipitation par l'ex-ministre des Transports, Amar Tou, il n'a pas trop duré, contrairement aux accidents qui eux ne connaissent pas la «crise»...