«Le secteur des douanes a élaboré une nouvelle stratégie sur la période 2016-2019» Confiant quant à la qualité de la formation, le patron des douanes algériennes use de moyens humains pour lutter contre le pourrissement et la corruption dans son secteur. S'exprimant en marge de la cérémonie de sortie d'une promotion de 182 officiers de brigade des douanes algériennes, dont 40 femmes, hier à l'Ecole des douanes d'Annaba, Kaddour Bentahar, directeur général des douanes algériennes a, lors d'un point de presse, mis en avant l'importance des moyens humains pour lutter contre toutes formes de dysfonctionnements. «Aujourd'hui, il est plus qu'impératif de s'orienter vers une formation de qualité et non une formation de quantité», a déclaré Kaddour Bentahar. Pour ce faire, le patron des douanes a fait savoir qu'un module de déontologie est introduit dans la formation des futurs éléments des douanes. Dans le sillage de ses interventions il a évoqué plusieurs points névralgiques dont l'éthique régissant le statut des éléments douaniers, la numérisation des procédures douanières, la gestion et la modernisation des ressources humaines, et la facilitation des procédures douanières ainsi que l'informatisation des douanes, entre autres nouveautés de réformes stratégiques. Illustrant son intervention, le patron des douanes algériennes a mis en relief les principaux axes de l'arsenal juridique de lutte contre la corruption, qui «se greffent sur le tissu commercial et touchent l'économie nationale». Sous-entendant par là, les déclarations des passagers à la douane. En somme, à travers cet éventail juridique, le plan d'action de la nouvelle stratégie mise en place «vise, outre le renforcement du contrôle douanier et de conduite des douanes, aussi à faire impliquer tous les acteurs concernés par la protection de l'économie nationale, les services juridiques et judiciaires en l'occurrence», a expliqué le premier responsable des douanes algériennes. Apostrophé sur les différents scandales qui entachent le port économique d'Annaba depuis des années, le patron des douanes algériennes, qualifiant cette profonde saignée «de délinquance économique» a fait savoir que «c'est un travail de tous les jours et quotidien que l'on enregistre au niveau du territoire national», a-t-il dit. En ajoutant: «Toutes les mesures sont prises et seront prises dans de pareils cas. Aussi, il y a une très forte mobilisation pour protéger notre économie et pour faire face à cette corruption». Interpellé sur le comité de soutien aux éléments douaniers suspendus abusivement de leurs fonctions, le boss des douanes algériennes estime que «les voies de recours sont et seront toujours ouvertes devant les personnes lésées», notera-t-il. Toutefois, prenant en compte, mais surtout en charge cette préoccupation qui, au moment où nous mettons sous presse, ne cesse de faire couler beaucoup d'encre: «Je m'engage devant vous à étudier cette affaire personnellement et je charge le DRH des douanes à Annaba d'en faire autant», a lancé Kaddour Bentahar. S'agissant de la feuille de route de la nouvelle stratégie adoptée par ce responsable, héritier d'un secteur boîteux à plusieurs égards, d'amples explications ont été fournies sur les mécanismes de la promotion, de la numérisation des procédures douanières qui, selon Bentahar, sont définies par le nouveau Code des douanes. Ce dernier comme indiqué par l'interlocuteur, vient d'être adopté par le Conseil du gouvernement. «Le nouveau Code des douanes a été adopté par le Conseil du gouvernement et comporte plusieurs mécanismes en faveur de la numérisation des procédures douanières», a fait savoir Kaddour Bentahar. Dans ce sens, un grand espace est consacré au dispositif du «couloir vert» qui dispense après la mise en place de 300 couloirs verts à travers le territoire, du contrôle douanier en amont et permet, donc, une économie de temps. L'homme n'a pas omis d'indiquer que «le code douanier allait préciser davantage les responsabilités des uns et des autres tout en leur assurant une meilleure protection», dira-t-il. Et de rappeler: «Le secteur des douanes a élaboré une nouvelle stratégie sur la période 2016-2019, visant à réformer et à moderniser tout le dispositif douanier». Ces actions et bien d'autres vont permettre de «faciliter davantage les procédures douanières et placer ce secteur au diapason des pays développés». Signalons que l'élaboration de cette nouvelle stratégie permettra l'ouverture de ce secteur à son environnement dont les grandes lignes portent sur la protection de l'économie nationale, à l'effet d'en faire une économie productive et compétitive notamment. D'ailleurs, dans ce sens, le patron des douanes algériennes a mis l'accent sur le travail de proximité et d'accompagnement des entreprises. Sur ce dernier point, Kaddour Bentahar a demandé que des rencontres soient organisées avec les opérateurs et des chefs d'entreprises au moins trois fois par an. Un mécanisme d'une stratégie, visant selon le directeur des douanes algériennes à se réapproprier la mission économique des douanes, à protéger l'économie nationale, à réorienter les contrôles douaniers et à les rendre plus sélectifs. Les douanes doivent répondre, aujourd'hui, à une stratégie adaptée à la conjoncture nationale et internationale. «Nous sommes, aujourd'hui, interpellés plus que jamais. Car nous sommes aussi chargés de la mission de contrôleur mais aussi d'accompagnateur», a-t-il précisé.