L'Agence pour la coopération internationale (Acim) et l'agence de l'entrepreneuriat en Méditerranée organiseront la 2e édition du Forum des acteurs de l'entrepreneuriat en Méditerranée les 25 et 26 février 2016. Les participants à la seconde édition du Forum des acteurs de l'entrepreneuriat se réuniront sur la base d'objectifs précis afin d'émettre des propositions d'actions concrètes pour les bailleurs internationaux et les pouvoirs publics. Il s'agit aussi du lancement de Coopmed qui est un instrument financier pour le développement de l'économie sociale et solidaire dans le pourtour sud et est de la Méditerranée. Ainsi, après avoir organisé la première édition du Forum des acteurs de l'entrepreneuriat, les 25 et 26 septembre 2014, l'Agence accueillera ce second format pour développer également le thème de l'économie sociale et solidaire (ESS) qui ne représente que 1% des emplois au Maghreb. Selon la revue internationale de l'économie sociale, si l'économie sociale et solidaire représente près de 10% de l'emploi en moyenne en Europe, elle n'atteint pas les 1% au Maghreb. «Nous sommes loin du potentiel. Les populations peuvent se prendre en charge, s'approprier un problème pour satisfaire leurs besoins. Mais cela suppose un cadre légal de fonctionnement», souligne Radhi Meddeb, président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed). Selon un autre chercheur, Abdeljalil Cherkaoui, il existe 400 000 entreprises de l'économie sociale et solidaire dans le Bassin méditerranéen qui représentent 6 millions d'emplois. Il s'agit alors de gérer à la fois des problèmes du Sud et ceux du Nord. La nécessité de travailler ensemble pour trouver une feuille de route s'impose. La pression de la société civile a permis à la Tunisie de s'ouvrir à l'ESS, souligne de son côté, Amal Chevreau, chef de projet à l'Ipemed et qui travaille actuellement à une étude sur l'ESS en Méditerranée. Les premiers éléments de cette enquête décrivent dans un premier temps les situations réelles au Maghreb, puis s'attacheront par la suite à dresser les possibilités de convergences. En Tunisie, le développement de l'ESS a été spectaculaire entre 2010 et 2013, passant de 9500 à 14.000 associations. Mais la répartition demeure inégalitaire sur le territoire. «Un décalage se fait jour entre les formes traditionnelles de solidarité et d'entraide et le souhait des jeunes de créer un entrepreneuriat social», constate Amal Chevreau. En Algérie coexistent forme traditionnelle et solidarité institutionnalisée. L'Etat a créé une agence de développement social pour aider à l'essor de l'ESS. Le pays reste cependant orienté, depuis les années 1990, vers une économie de marché, est-il souligné. A ce jour, dans les pays du Maghreb, l'ESS reste une économie caractérisée par l'approche statutaire. «Nous ne sommes pas encore dans une économie sociale par la finalité», analyse Amal Chevreau. Une multiplicité d'intervenants émerge dans le contrôle et le suivi de l'ESS, mais avec un corollaire: le manque de coordination. Même si des outils se créent comme le réseau maghrébin de l'économie sociale et solidaire (Maghreb-ESS) constitué par la société civile en mars 2013. Les principaux freins du développement reposent sur les problèmes de commercialisation des produits, le très mauvais accès aux moyens financiers, les blocages juridiques et le manque de moyens humains malgré le chômage des jeunes.