Insidieusement, M. Tekamara s'est retrouvé dépouillé même d'une partie de son appartement dans un scénario qui n'est pas sans rappeler les livres de Kafka. Il s'appelle Tekamara. Ancien moudjahid, marié à une retraitée de l'enseignement, il a consacré plus de quarante ans de sa vie à la formation professionnelle. Propriétaire d'un logement F5, doté d'une buanderie, d'un jardin et d'un garage, acquis dans un cadre parfaitement légal comme l'atteste une tonne de documents présentés à l'appui de ses dires, ce vénérable retraité, au moment de commencer à jouir d'un repos bien mérité, après tant de sacrifices, s'est brusquement retrouvé en face d'un véritable cauchemar. Victime d'une authentique machination fomentée à l'aide de faux documents très faciles à confondre, il a été dépouillé de son jardin où vit sa fille avec son mari et ses deux enfants. Un véritable déni de droit commis grâce à de nombreuses complicités sans que l'ensemble des démarches entreprises par la victime, attachée au droit et à sa confiance en les discours rassurants du président de la République ne puissent rien y faire. Mais le comble des combles est intervenu lorsque, à l'aide de nouveaux faux documents, «ils» sont venus casser les murs de sa maison afin de le dépouiller de deux de ses cinq chambres. L'ironie a voulu que cela se fasse au lendemain du séisme du 21 mai 2003. Au moment où des gens pleuraient leurs morts, où les relogements se faisaient tous azimuts, où les instructions du chef de l'Etat étaient on ne peut plus fermes, il se faisait dépouiller en un scénario digne des livres les plus «osés» de Kafka sans que rien ne puisse y faire. Même la suspension à exécution que le wali est en droit de délivrer pour une durée de trois mois, que ce retraité a réussi à se procurer difficilement, n'y a pas suffi puisque ceux qui ont cherché à le priver de tout ce qu'il possède ont donné l'air de vouloir agir «vite et bien», ignorant même les décisions du premier magistrat de la wilaya. C'est, donc, en désespoir de cause, et après avoir frappé à toutes les portes, que ce Monsieur vénérable et distingué, est venu interpeller la conscience du chef de l'Etat afin que ce déni de droit, ce cauchemar prenne enfin fin. «Donnez des instructions pour qu'à l'avenir, les personnes âgées qui ont servi le pays ne soient plus escroquées par des interventions en coulisses», s'écrie-t-il. Il ajoute: «La transparence, l'égalité, la démocratie, la lutte contre la hogra ont toujours été vos mots d'ordre durant vos campagnes et c'est pour cela que nous croyons en vous et en vos idéaux de justice et nous vous faisons confiance». Ainsi soit-il...