Le marché national continue de susciter la convoitise des investisseurs étrangers. Le marché national fascine. Il produit aussi du rêve. Un rêve grandiose, celui d'une Algérie transformée en Eldorado pour les investisseurs. Depuis que les pouvoirs publics ont opté pour la privatisation tous azimuts du tissu industriel, des hommes d'affaires européens ont fait de l'Algérie leur destination de choix. Les opérations de privatisation, initiées par le ministre délégué chargé des Participations et de la Promotion de l'investissement, sont autant d'indices à même d'attirer les investisseurs étrangers. Les opérateurs allemands, à l'instar de leurs homologues français, italiens, anglais ou suisses, semblent montrer un réel intérêt pour la sphère économique nationale. Dans ce contexte, une délégation d'hommes d'affaires allemands séjournera en Algérie du 5 au 10 février prochain sous l'égide de l'Afrika Verein (Association allemande spécialisée dans la promotion du secteur de la petite et moyenne entreprise). A cet effet, de nombreux contacts seront organisés à Alger et Oran entre les hommes d'affaires des deux pays afin de promouvoir la coopération bilatérale. Le séjour de la délégation allemande arrive dans le sillage de la dernière visite effectuée par le chancelier Gerhard Schröder au mois d'octobre dernier et qui demeure la caution politique tant recherchée par les investisseurs allemands. Cette importante visite était intervenue, pour rappel, au lendemain d'un ballet diplomatique de plusieurs ministres européens. De ce fait, le souci d'hommes d'affaires allemands d'être de la course se trouve légitime tant la coopération algéro-allemande n'est plus à présenter. Une coopération qui s'est soldée par plusieurs accords entre les deux pays. Le partenariat algéro-allemand est, en fait, l'un des plus actifs dans la région méditerranéenne. L'une des premières joint-ventures entre une entreprise algérienne et une autre étrangère a été conclue entre Enad et Henkel dans le domaine des détergents, il y a de cela plusieurs années. Cette coopération ne devrait pas s'arrêter à ce niveau. En effet, on apprend, dans cet ordre d'idées, que la Chambre de commerce et d'industrie arabo-allemande organisera, du 18 au 21 mars 2005, le déplacement d'une délégation d'hommes d'affaires allemands intéressés par le marché algérien. Les réformes politiques, économiques et sociales initiées par le chef de l'Etat ne sont pas étrangères à ce comme-back des hommes d'affaires étrangers. En effet, le discours porteur du président de la République et les dernières mutations dans le discours politique ont permis par ailleurs le dégel des relations algéro-britanniques. Le retour de la compagnie British Airways symbolise le réchauffement des relations entre les deux pays. La visite de Chakib Khelil, la première d'un ministre algérien de l'Energie et des Mines en Grande-Bretagne a confirmé ce regain d'intérêt pour le marché algérien. D'ailleurs, cette visite a coïncidé avec la tenue, en février, d'un forum sur les opportunités qu'offre le marché algérien, initié par l'instance de l'investissement (gouvernementale) pour faire connaître aux opérateurs britanniques les créneaux porteurs en Algérie, notamment dans le secteur de l'énergie et des mines. Cette rencontre avait permis de démontrer l'attractivité du marché algérien pour les investisseurs. La bonne santé financière consolidée par les revenus prévisionnels des cinq prochaines années estimés à plus de 100 milliards de dollars, indifféremment des fluctuations du marché pétrolier, sont d'autres atouts qui font de l'Algérie une destination de choix. Cependant, cet éventuel flux d'investisseurs demeure tributaire des progrès qui seront réalisés dans le processus des réformes et de la privatisation. Dans ce sens, deux colloques sont prévus à Alger les 21 et 26 du mois. Le premier s'intéressera aux opportunités d'investissement en Algérie en général et le second concernera le domaine des travaux publics. Selon les observateurs, les relations algéro-britaniques devraient connaître un saut qualitatif en 2005 avec l'entrée en vigueur de l'accord gazier entre Sonatrach et British Petroleum, ce qui permettra de tripler le volume des échanges entre les deux pays pour un montant d'un milliard de dollars.