Le premier responsable du FFS a abordé plusieurs questions lors de son intervention d'hier. «Les ennemis de l'Algérie et les partisans des politiques du chaos et du morcellement des Etats redoublent de férocité. Ils constituent un danger sur la pérennité de l'Etat national, si aucun changement réel n'est amorcé», a souligné hier Mohamed Nebbou, premier secrétaire du Front des forces socialistes à partir de Tizi Ouzou. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes a déclaré, hier à Tizi Ouzou, que «la situation politique, économique et sociale de notre pays n'est guère reluisante». L'orateur qui a présidé le congrès de wilaya du plus vieux parti d'opposition a ajouté que la chute des prix du pétrole «a levé le voile sur un pays impuissant et un pouvoir autiste, en panne de vision et de perspectives». «Le mythe du développement et de la stabilité économique et sociale, tant chanté, est vite tombé à l'eau. Il s'est avéré illusion et mensonge. Les répercussions de la crise et les effets néfastes de la politique d'austérité se font sentir de plus en plus. La cherté de la vie, la dégringolade, sans cesse, de notre monnaie nationale accablent nos concitoyens qui s'enlisent dans la précarité et la pauvreté», a indiqué Mohamed Nebbou qui a réuni ses troupes à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'orateur a sévèrement critiqué le pouvoir auquel il impute la crise financière actuelle générée par la chute des prix du pétrole: «Face à cela: d'un côté, le pouvoir en place n'affiche aucune volonté politique pour le changement de l'ordre établi. Il continue dans sa gestion unilatérale et autoritaire des affaires de l'Etat, sans se soucier des risques et des retombées d'une telle gestion sur l'avenir du pays. De l'autre, les ennemis de l'Algérie et les partisans des politiques du chaos et du morcellement des Etats redoublent de férocité. Les uns comme les autres constituent un danger pour la pérennité de l'Etat national, si aucun changement réel n'est amorcé». Le premier responsable du FFS a abordé plusieurs questions lors de son intervention d'hier. Il a ainsi rappelé que lors de la dernière session du conseil national, la sonnette d'alarme a été tirée sur les conséquences désastreuses qu'engendrait une intervention militaire étrangère en Libye: «Cela découle de notre doctrine refusant toute forme d'intervention dans les affaires d'un Etat souverain, de notre attachement aux solutions politiques pour le règlement des conflits, et de notre refus aux politiques de la guerre qui aboutissent souvent à la destruction des Etats et à des situations humanitaires catastrophiques». Mohamed Nebbou a souligné qu'au moment où les ensembles régionaux se multiplient et s'érigent comme la façon la plus appropriée pour résister à un ordre mondial dévastateur, la non-construction du Maghreb pénalise tous les peuples de la région et s'avère irresponsable, voire suicidaire. L'édification démocratique du Grand Maghreb est pour le FFS un projet stratégique, une revendication et une exigence à la fois historique, politique et économique: c'est la seule option qui peut garantir la paix, la stabilité et le développement pour les peuples et les pays de la région, et cette construction ne peut se concrétiser sans dépasser les calculs étriqués et les visions étroites des pouvoirs en place, qui arrangent les intérêts des grandes puissances.» Le responsable du FFS, après avoir fait le tour de l'actualité, est revenu à l'événement du jour, c'est-à-dire le congrès de wilaya du FFS. A ce sujet, l'orateur a affirmé que l'enthousiasme qui a accompagné toutes les étapes de la préparation des assises d'aujourd'hui, démontre l'intérêt que portent les militants du FFS à la construction démocratique du parti et à la consolidation de ses structures. «La démocratie au FFS est un socle, c'est un fondement. Nous l'exerçons d'abord à notre niveau avant de la préconiser comme modèle de gestion des affaires de la cité. Nous sommes l'un des rares partis politiques en Algérie qui privilégie le suffrage universel dans les opérations d'installation ou de renouvellement de ses structures locales. Si nous avons choisi cette méthode, c'est parce que nous sommes profondément convaincus que seule la construction démocratique peut constituer un gage pour le développement et le renforcement de notre parti. Nous devons en être fiers, car c'est ce qui fait la différence entre nous et les autres. Presque tous les autres», a clamé Mohamed Nebbou. Ce dernier ne pouvait pas ne pas profiter de cette occasion pour revenir sur la disparition du leader du FFS, Hocine Ait Ahmed: «La formidable mobilisation nationale et populaire et l'élan de solidarité extraordinaire qu'ont suscité les funérailles de notre président Hocine Ait-Ahmed démontrent l'attachement de nos concitoyens aux valeurs, aux convictions et aux principes qui furent au centre de la vie de l'homme d'exception qu'il a été et du parti qu'il a fondé». Pour Mohamed Nebbou, le décès du vieux militant a donné, à la jeunesse notamment, la possibilité d'exprimer sa ferveur pour ces mots qui imprègnent la pensée et l'éthique politique d'Ait Ahmed: respect, fidélité et liberté: «Il est de notre responsabilité et de notre devoir aujourd'hui d'encadrer politiquement cette jeunesse, de capter ses angoisses et ses aspirations et les transposer en une dynamique politique et pacifique en faveur de l'avènement d'un Etat de droit et d'une deuxième République, en un mot d'une Algérie libre, démocratique et heureuse. C'est le meilleur hommage que nous puissions rendre à Hocine Ait Ahmed».