Déjà, l'attentat de Homs a fait plus de 64 morts Parallèlement à cette brutale stratégie de la terre brûlée, l'EI a entrepris de couper un axe routier vital pour l'accès à la ville d'Alep, une façon de prouver que ses capacités de nuisance demeurent encore intactes. Au lendemain de l'attentat le plus meurtrier depuis le début de la guerre civile en Syrie, en 2011, les efforts s'intensifient dans l'espoir de parvenir à un arrêt des hostilités entre les troupes du régime et les milices de l'opposition dite modérée. Est-ce cette perspective qui pousse l'Etat islamique à multiplier les attentats-suicides? Alors que les combats font toujours rage dans les environs d'Alep où les pressions conjuguées des forces loyales au président Bachar al Assad et des milices kurdes du nord de la Syrie ont achevé de cerner complètement les troupes de Daesh et celles de Jabhat al Nosra, proche d'Al Qaîda, des attentats sanglants ont entraîné la mort de plus de 150 personnes dans les faubourgs de Damas et de 60 autres à Homs où une double explosion à la voiture piégée a semé la terreur. Il s'agit d'une vague d'attentats contre les alaouites, à Homs, dont est issu le chef de l'Etat syrien, et contre les chiites, à Damas, où Daesh entend «punir» les communautés «mécréantes» soutenues par l'Iran. Cette recrudescence de la violence terroriste résulte de l'impasse dans laquelle se trouvent les discussions préliminaires entre, d'une part, Damas et ses alliés russe et iranien et d'autre part la coalition internationale, Arabie saoudite et les pays du CCG compris, malgré les avancées de Vienne. Dans ce contexte de tensions exacerbées, on évoque l'entretien que doivent avoir, les tout prochains jours, le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine pour tenter de finaliser les termes d'un accord provisoire de cessation des hostilités, un accord annoncé, dimanche dernier, par le secrétaire d'Etat John Kerry. Parallèlement à cette brutale stratégie de la terre brûlée, l'EI a entrepris de couper un axe routier vital pour l'accès à la ville d'Alep, une façon de prouver que ses capacités de nuisance demeurent encore intactes malgré les déclarations de la Russie qui estime que l'armée syrienne a désormais les coudées franches pour réinvestir le terrain. En tentant, au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU, d'obtenir une motion interdisant à la Turquie de bombarder les troupes druzes qui combattent avec succès l'EI dans le nord du pays et notamment autour d'Alep, motion qui s'est évidemment heurtée au veto occidental, entre autres américain, Moscou considère que les attentats de l'EI n'ont d'autre but que de saper les efforts «pour trouver un règlement politique à long terme de la crise» et ainsi «mettre fin au bain de sang». Le ministère des Affaires étrangères russe a de ce fait réaffirmé solennellement sa détermination à oeuvrer pour un «blocage solide» de toutes les manoeuvres de l'EI, du front Al Nosra et des autres groupes terroristes, «prétendument rebelles» qui veulent aggraver la situation en Syrie ainsi que dans les pays voisins en exploitant les clivages confessionnels. Le travail en commun de Sergueï Lavrov et John Kerry a abouti à l'annonce d' «un accord provisoire en principe» sur les modalités d'une trêve qui «pourrait commencer dans les prochains jours». Depuis Amman, le secrétaire d'Etat américain a levé le voile sur cette possible trêve, en omettant d'en définir les contours réels et en se référant à un prochain entretien téléphonique entre les présidents américain et russe sur la question.Or, une trêve était déjà censée entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord international parrainé par les deux superpuissances, mais sur le terrain elle a été totalement ignorée. La question est donc pendante, et rien ne dit que cette nouvelle trêve réussira là où les précédentes ont toutes échoué, même si le président Bachar al Assad a annoncé dimanche dernier consentir à ouvrir des couloirs pour permettre l'acheminement des aides humanitaires aux populations assiégées. Décision qui intervient juste après qu'il eut qualifié de «difficile» l'application des dispositions contenues dans l'accord sur une trêve générale, surtout que l'opposition syrienne posait des conditions quasiment irréalisables tandis que les groupes terroristes demeurent hors de contrôle. L'échec des négociations de Genève étant consommé, le conflit syrien s'est mué en un bras de fer impliquant les grandes puissances et certains pays de la région, comme en témoigne la visite hier à Damas du ministre iranien de la Défense nationale, et cette guerre complexe n'a pas fini de provoquer un vrai désastre humanitaire.