Un quartier d'Alep après les bombardements C'est bien grâce à l'intervention de l'aviation russe, que les forces loyales au président Bachar al Assad, épaulées en outre par des troupes iraniennes et surtout celles du Hezbollah libanais, sont parvenues à repartir à la conquête des zones perdues. L'armée syrienne poursuit sa progression dans la zone d'Alep, mettant au supplice les rebelles pris au piège et poussant plusieurs milliers de civils à l'exode, en direction de la frontière turque. Qu'ils soient membres d'Al Nosra, la branche syrienne d'Al Qaîda, ou d'autres groupes, les rebelles vivent les derniers jours de leur présence dans le bastion d'Alep, bombardé sans relâche, depuis deux semaines au moins, par l'aviation russe. Leurs alliés internationaux sont d'ailleurs aux abois, tentant en vain de convaincre la Russie d'interrompre l'offensive pour «donner une chance» aux pourparlers de Genève, mais l'avancée des forces loyales au président Bachar al-Assad et le refus catégorique de Moscou de s'en laisser conter font que les tentatives de négociations à Genève entre le régime alaouite et l'opposition sunnite, sous l'égide de l'Onu, sont devenues rien moins qu'incertaines. La rébellion au pouvoir central est désormais sur une voie de détresse et la voie risque de devenir, de jour en jour, plus mortelle. Le soutien de la Turquie voisine qui acheminait vivres et munitions au profit des rebelles est brutalement stoppé par l'armée syrienne, dont l'étau s'est durci autour de la ville d'Alep, depuis 2012 scindée en deux mais aujourd'hui entièrement encerclée par Damas. Le sort d'Alep marque un tournant majeur dans la guerre à laquelle Bachar al Assad était confronté depuis 2011, l'opposition ayant fait de cette zone et de celle d'Idleb, non loin de là, une place forte de la «Syrie libre». Il marque, également, le rôle décisif de l'intervention russe qui a modifié radicalement le rapport de force entre l'armée syrienne et les différents groupes rebelles ou terroristes, selon les points de vue. Les troupes de Bachar al Assad étaient encore, voici quatre mois à peine, dans une situation dramatique, confinées à défendre les alentours de la capitale où Daesh tentait de prendre pied. C'est bien grâce à l'intervention de l'aviation russe, secondée par des conseillers militaires au sol, que les forces loyales au président Bachar al Assad, épaulées en outre par des troupes iraniennes et surtout celles du Hezbollah libanais, sont parvenues à repartir à la conquête des zones perdues. Moscou a indiqué hier que la Turquie envisagerait une intervention directe en Syrie, hypothèse que le président Tayyep Erdogan a qualifiée de «risible». Or, comme on dit, il n'y a pas de fumée sans feu, surtout quand on considère l'afflux massif de soldats et d'équipements à la frontière turco-syrienne, l'affolement qui a gagné l'opposition regroupée à Riyadh et les initiatives diplomatiques de l'Arabie saoudite pour tenter de desserrer l'étau. Il faut dire qu'outre les rebelles, on compte 350 000 civils à Alep, 40 000 autres se pressant au point de passage de Bab al Salama, qui mène vers la Turquie. Le siège de cette ville risque d'engendrer des drames épouvantables comme ce fut le cas des anciennes positions rebelles telles que Homs, dans le coeur de la Syrie, ou Deraâ, dans le sud. Les bombardements, la famine et les privations des besoins les plus élémentaires entraîneront, cette fois encore, des milliers de victimes. Les menaces de certains opposants qui disent rallier les groupes de Daesh ou d'Al Nosra confirment la conjonction des intérêts, sinon des forces, de cette opposition et des groupes terroristes, les éléments des uns se retrouvant aisément chez les autres. Quelle que soit la prétention de cette opposition, elle a perdu la partie avant de l'avoir jouée puisque l'armée syrienne est déjà maîtresse du centre et de l'est du pays, tout en poursuivant sa progression au Nord et au Sud. Cette progression inexorable rend inutile toute concession de la part du président Bachar Al Assad dont le ministre des Affaires étrangères a sévèrement mis en garde, hier, contre toute intervention étrangère, des informations ayant fait état d'un envoi imminent de troupes turques et saoudiennes sur le sol syrien. Le régime de Bachar al Assad qualifie de terroristes tous les rebelles qu'il dit «à la solde» de pays voisins comme la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar et le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a d'ores et déjà promis que les «agresseurs, qu'ils soient saoudiens ou turcs, seront renvoyés dans des cercueils en bois»...