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«Il faut sortir du bricolage»
SALAH OUGROUT À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 01 - 2005

Dans la rue, les enfants l'interpellent: «C'est Swaylee!», une popularité qui confirme le talent et le succès du comédien...
C'est un touche-à-tout : chanson, sketchs, feuilletons, films et pubs. De nature comique, drôle et candide, l'acteur se dit capable de jouer tous les rôles. Avec un sourire espiègle, cet homme filiforme de la taille d'un basketteur, évoque ici son parcours, son travail, ses projets et son mariage...
L'Expression : Quel est, Salah Ougrout, le secret de votre popularité et de votre humour décapant?
Salah Ougrout:Je ne sais pas ! Je ne peux vous répondre. Je pense que j'ai toujours fait rire les gens depuis mon jeune âge et notamment au primaire. Je ne sais pas, mais on dirait que cet humour me colle à la peau. Les gens se marrent, mais moi je me trouve normal. Ils m'interpellent et me disent: «Tu es vraiment sympathique, toi!» Je ne pense pas qu'il existe une recette miracle. Cela vient naturellement.
Vous avez commencé très tôt. Pourriez-vous nous résumer votre parcours?
J'ai fait partie de la troupe de Mohamed Touri de Blida. Là, j'ai suivi une formation. Avant, j'animais des sketchs surtout au niveau des écoles, des colonies de vacances. C'est comme ça que j'ai commencé à interpréter quelques rôles. Mais c'est quand j'ai adhéré au théâtre, que je me suis initié vraiment au 4e art avec texte et mise en scène dans différents rôles de composition. J'ai joué un peu Shakespeare, Makamate Badie Ezaman El Hamadani, la commédia del arte etc., ensuite, j'ai commencé à être un peu professionnel. C'est Mohamed Oukaci qui m'a découvert. C'était la première fois que je passais à la télévision et ce, dans Carnaval fi dechra. C'était mon premier rôle. C'est ainsi que j'ai démarré jusqu'à maintenant, où je suis devant une si charmante journaliste...
On a remarqué que vous interprétez souvent des rôles comiques. Est-ce à dire que la comédie est votre créneau ou tendriez-vous un jour vers le dramatique?
En Algérie, pour l'instant, la culture n'a pas atteint véritablement sa vitesse de croisière. On est en train de bricoler. Normalement, un comédien interprète tous les rôles. Par exemple, si je trouve un bon scénario ou un bon réalisateur qui saura mettre mon don en valeur, je pourrai jouer des rôles dramatiques. Je peux entrer dans la peau de n'importe quel personnage. C'est ma spécialité. Mais pour l'instant, on travaille selon les moyens du bord. Le comique fonctionne comme la chanson, c'est le raï qui est en vogue, selon les besoins commerciaux. Le public actuellement a besoin de rire, d'après nos responsables, je pense. On le fait donc rire.
Récemment, vous étiez en tournage d'un téléfilm. Pourrions-nous en savoir plus?
J'ai tourné dans deux téléfilms. Le premier s'intitule Le Burnous et le second Yadhak b'foum enas (il rit par la bouche des gens). Ce sont deux téléfilms de 52 mn chacun et réalisés par Fatima Belhadj, mon épouse. J'espère que ce sera une belle chose dans le style dramatique. Cela n'a rien à voir avec le comique. C'est un film d'auteur. Je ne pense pas qu'il plaira à un large public, mais au moins à une partie. On y trouvera un bon travail de composition, dans les regards, les silences, les émotions...
Avez-vous des projets?
C'est sûr qu'il y a des projets, mais pour l'instant je suis sur une pièce de théâtre avec Mahfoud Fellous. On compte faire une petite tournée à l'Ouest. En même temps, je compte poursuivre ces téléfilms. Pour l'instant, on en a réalisé cinq, il en reste 10 à tourner. A chaque fois qu'on a le temps, on en enregistre une série jusqu'à finir les 15 épisodes, tous différents les uns des autres.
Vous vous êtes distingué et avez donné beaucoup de vous-même dans Nass Mlah City II. Pourriez-vous nous parler de votre rôle?
Au départ, je ne voulais pas interpréter ce rôle, un personnage has been des années 70, alors qu'aujourd'hui les gens sont cool. C'est autre chose, j'en ai eu un peu peur. Avec Sid Ahmed Gnaoui, on a essayé d'étoffer un peu le personnage. Je lui ai insufflé un peu d'élégance, zaâma un peu décontracté. Et ça a marché. Hamdoulilah. Ce dont j'avais peur, c'est ce qui a plu au public. C'est à ne rien comprendre!
Vous avez été surpris par l'ampleur du succès?
Franchement, je ne m'y attendais pas!
Y aura-t-il une suite?
C'est sûr qu'il y en aura, mais je ne crois pas avec Swaylee, sauf si on créé une série spéciale Swaylee, dans le style Les aventures de Swaylee, là je suis d'accord. Or, pour refaire le même numéro, ce n'est pas intéressant. Ce serait bien de lancer un feuilleton à la Swaylee pour sortir de ces feuilletons académiques, classiques. Il faut faire quelque chose qui sorte de l'ordinaire.
Pourquoi pas un one-man show, cela vous irait très bien non?
Je n'ai pas le temps. Je suis coincé un peu quelque part. J'aimerais bien en faire, mais il faut écrire, mémoriser et surtout, comme je suis marié, donc lié. Si j'étais célibataire, peut être que je m'éclaterais un peu plus. Le mariage demande beaucoup de responsabilité. Allah ifaradj...
Justement, on vous a vu hier soir dans un téléfilm sur l'Entv, vous jouiez aux côtés de votre femme...
C'était la période où on commençait à se connaître. On n'était pas encore mariés. Elle m'a appelé pour ce rôle et moi, j'étais plus porté pour le jeu comique. J'interprétais un personnage sévère. Safia est le titre de ce film que nous avions tourné il y a environ 6 ans.
Justement, quels sont vos rapports avec la comédienne Fatima Belhadj qui est aujourd'hui votre épouse?
Fatima, c'est plus le domaine dramatique, moi au fond, je tend vers le comique, j'aime beaucoup la légèreté et le divertissement. Ce qui s'est passé entre nous, c'est une sorte de complémentarité. Le rire a rencontré la tristesse et nous avons formé un beau couple. A la maison, on vit bien. Maintenant, sur le plan artistique, je ne sais pas si l'on s'accorde. Nous venons de tourner ensemble Loundja oua El Ghoul. C'est un téléfilm qui passera bientôt. C'est magnifique. Il m'a beaucoup plu car de bonne qualité.
On vous a connu notamment avec la chanson Dja El Ma. Y'aura-t-il d'autres chansons?
On m'a proposé des titres, certes. Zeytout m'a lu quelques textes récemment au téléphone, tellement le temps de se voir nous manque. Il a écrit des choses magnifiques. Peut-être que je vais revenir vers la chanson, humoristique bien sûr. Mais là où est véhiculé un message sur n'importe quel thème, sur les hittistes, le chômage, le visa, les haraga par exemple, des thèmes qui nous touchent.
On vous a vu aussi, l'an dernier, aux côtés de Kamel Bouakaz dans la série Deik fil kloub, réalisé par Afkar Plus. Une suite en vue?
Une suite, je ne crois pas, mais peut-être autre chose. Nous avons travaillé par incrustation avec une caméra fixe, avec Riad Rejdal. Sincèrement, il était merveilleux avec nous. Mais sur le plan technique, c'était un peu faible, un peu dans le genre d'un journal télévisé... J'aimerais bien renouveler l'expérience avec Riad, mais avec de meilleures conditions de travail. Je peux faire mieux et donner plus mais pas dans un lieu fermé, avec deux chaises. Qu'on bouge un peu...
Quel est votre appréciation de l'humour algérien?
L'Algérien me déroute, car il est difficile. Culturellement, et historiquement le produit d'un métissage qui fait notre force. L'Algérien, c'est Monsieur-Tout-le monde et personne. Nous avons Jim Carey, comme nous possédons Omar Ibn Khettab en Algérie. Il y a de drôles de personnages. L'Algérien a un humour particulier. Celui qui arrive à faire rire, d'après moi, a un niveau très haut. Car le peuple le plus difficile à faire rire, est celui-là. Les Egyptiens, rien qu'en chantonnant El Layali, je peux les faire marrer, peut-être même avec un simple silence ou un regard. Ici, pour faire rire quelqu'un, c'est comme escalader l'Himalaya. L'humour algérien est unique, comme l'Algérien.
Le public existe, mais ce sont les humoristes qui se font rares. Pourquoi d'après vous?
Nos humoristes ne font pas un travail en profondeur. Ils ne côtoient pas les gens, ils ne savent pas comment les Algériens vivent, ce qu'ils ressentent. Nos humoristes font cela pour gagner leur croûte seulement. Pour eux, l'essentiel est de gagner de l'argent. Au fond, il faut faire des recherches, lire les journaux, suivre les informations pour rester en contact avec son public. Et c'est la société qui te donne tout. Il faut rentrer au souk, côtoyer les gens. Comme on dit, la classe pauvre, c'est elle qui est pleine de sincérité, plus on descend dans l'échelle sociale, plus on retrouve l'authenticité, plus on monte, plus on rencontre le mensonge. Tout est calculé, les autres sont spontanés. C'est là où moi, je me retrouve.


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