Les «analyses» et les «approches» algériennes et russes dans la résolution des conflits lybien et syrien sont «proches ou convergentes» Le contexte de la mission algéroise du ministre russe, oblige à un déploiement rapide, dans le but de consolider l'axe Alger-Moscou. Le séjour algérois du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été un grand moment de la coopération bilatérale, mais également de l'affirmation d'une autre solution possible aux conflits régionaux autres que l'ingérence militaire. En affirmant clairement son soutien à l'approche algérienne sur le dossier libyen et en partageant la même analyse sur la question syrienne, l'envoyé du président russe, Vladimir Poutine, a apporté une caution de poids de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité. Cela a une valeur de confirmation de la thèse politique dans le règlement des conflits, défendue par Alger. Vue sous cet angle, la visite du ministre russe, outre qu'elle confirme la convergence de vues d'Alger et de Moscou sur le dossier du pétrole, apporte un éclairage nouveau sur la diplomatie internationale qu'on disait unipolaire, mais qui ne l'est pas vraiment, à voir les succès de la Russie en Syrie. Lavrov a affirmé avoir «beaucoup apprécié» les efforts déployés par l'Algérie pour résoudre les crises en Libye et au Mali et, de manière globale, dans la région du Sahel, relevant que les «analyses» et les «approches» algériennes et russes dans la résolution de ces problèmes sont «proches ou convergentes». Le chef de la diplomatie russe a soutenu, également, que les deux pays étaient d'accord pour que le règlement de toute crise internationale s'appuie «sur les normes du droit international, la Charte des Nations unies», et «le respect de la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les Etats et éviter qu'il y ait toute influence sur leur politique intérieure». Cela étant, on devine dans les propos de l'hôte d'Alger une volonté de conforter l'axe Alger-Moscou, dont la consolidation affaiblit justement la vision unipolaire du monde. Ce n'est donc pas par hasard que Lavrov a eu ces mots au sortir de l'entretien qu'il a eu avec Ramtane Lamamra: «Nous avons défini des plans et des projets concrets dans le domaine de la coopération commerciale, économique et militaro-technique, et proposé des formes concrètes de coopération entre les ministères et les milieux d'affaires des deux pays», a indiqué Lavrov, non sans évoquer les «belles perspectives» de la coopération entre les deux pays. En fait, l'objectif principal de cette visite consistait à s'entendre «sur l'ensemble des mesures concrètes permettant de mettre en oeuvre la Déclaration de partenariat stratégique qui a été signée en 2001 entre la Russie et l'Algérie, à l'occasion de la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika à Moscou». Même si 15 ans après, l'on ne peut pas parler d'urgence, mais le contexte de la mission algéroise du ministre russe, oblige à un déploiement rapide, dans le but de consolider l'axe pour en faire un moyen aux fins de créer «des conditions favorables à notre partenariat stratégique, au vu des problèmes qui existent dans la région du Proche-Orient». Il faut savoir que depuis 2001, les relations historiques qu'entretiennent Alger et Moscou ont connu une dynamique qui leur a permis de se renforcer davantage et se consolider à travers les différents domaines de coopération.