Trois personnes sont mortes hier dans l'attaque du consulat indien de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, à laquelle les forces de sécurité ont mis fin en abattant quatre assaillants. Cette nouvelle attaque contre les intérêts indiens en Afghanistan, après une offensive contre le consulat indien de Mazar-i-Sharif (nord) en janvier, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat. Mais New Delhi est un allié de poids du gouvernement de Kaboul dans sa lutte contre les rebelles talibans. Ces derniers sont historiquement proches du Pakistan, le grand rival de l'Inde. Un kamikaze s'est d'abord fait exploser à proximité du consulat, situé dans le quartier diplomatique de Jalalabad, a expliqué Attaulah Khogyani, porte-parole du gouverneur de la province instable de Nangarhar, où sont implantés les taliban et l'organisation jihadiste Etat islamique. Ensuite, quatre complices «se sont introduits dans le complexe du consulat et ont échangé des coups de feu avec les forces de sécurité avant d'être abattus», a précisé Fazel Ahmad Sherzad, chef de la police provinciale. Six personnes, dont au moins un policier, ont péri et 19 autres ont été blessées dans l'attaque, selon M.Khogyani et le directeur des services sanitaires provinciaux. Vikas Swarup, porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, a indiqué à New Delhi que tout le personnel du consulat était «en sécurité». Cette attaque souligne les difficultés des forces de sécurité afghanes à contenir les insurrections armées, un peu plus d'un an après la fin de la mission de combat de l'Otan en Afghanistan. Depuis, les 13.000 soldats étrangers n'ont qu'un rôle de formateurs et conseillers auprès de leurs homologues afghans. «Les forces de sécurité afghanes ont fait d'énormes progrès, mais elles ont encore besoin de notre aide», a observé le général américain John Campbell, chef des troupes étrangères en Afghanistan, lors d'une cérémonie hier au QG de l'Otan à Kaboul. Pendant cette cérémonie, organisée quelques heures avant l'attaque de Jalalabad, le général Campbell a transféré son commandement au général John Nicholson. Ce dernier hérite d'un conflit qui a vu l'émergence de l'EI, notamment dans la province de Nangarhar dont Jalalabad est le chef-lieu. L'EI a aussi réussi à prendre plusieurs zones anciennement sous le contrôle des rebelles taliban, dont l'est de l'Afghanistan est l'un des bastions historiques. Le gouvernement afghan, ennemi juré des jihadistes, s'est lancé avec ses partenaires pakistanais, chinois et américains dans une série de réunions quadripartites pour tenter de relancer le processus de paix avec les taliban. Les quatre pays s'attendent à une reprise du dialogue direct cette semaine avec les insurgés. L'Inde ne fait pas partie de ce quartette, mais entretient d'étroites relations avec Kaboul. Et l'attaque d'hier contre son consulat à Jalalabad rappelle une précédente offensive lancée en janvier contre sa mission diplomatique de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, jamais revendiquée.