De son côté, le président François Hollande recevait hier la chancelière Angela Merkel à l'Elysée, pour tenter de trouver des remèdes à la crise qui fait tanguer le couple franco-allemand. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, s'est entretenu hier à Istanbul avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, à qui il va demander de faire davantage pour lutter contre la crise migratoire, à trois jours d'un sommet européen crucial sur le sujet avec la Turquie. De son côté, le président François Hollande recevait hier dans la matinée la chancelière Angela Merkel à l'Elysée, pour tenter de trouver des remèdes à la crise qui fait tanguer le couple franco-allemand. Jeudi, M.Tusk a prôné à Athènes de nouvelles mesures pour ralentir un flot migratoire «encore beaucoup trop élevé». Il a aussi tenté de décourager les migrants économiques: «Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien». Le président du Conseil a de nouveau fait d'un retour aux dispositions de l'espace Schengen, c'est-à-dire sans contrôles aux frontières intérieures pour freiner l'arrivée de migrants, une condition «préalable» à une solution à la crise. Le commissaire européen à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos, devait d'ailleurs présenter hier à la mi-journée une «feuille de route» pour restaurer la libre circulation en Europe. Alors que la Turquie est de plus en plus considérée côté européen comme la clé pour résoudre une question qui divise l'UE, M.Tusk a profité jeudi d'un entretien avec le Premier ministre Ahmet Davutoglu pour rappeler que le flot des migrants restait «encore beaucoup trop élevé». «D'autres mesures sont nécessaires», a jugé le responsable européen, suggérant la mise en place d'un «mécanisme rapide et à grande échelle destiné à renvoyer les migrants irréguliers qui arrivent en Grèce». La Turquie a fait savoir mercredi qu'elle était prête à signer avec 14 pays un accord de réadmission sur son sol des migrants clandestins. Elle a signé en novembre avec l'UE un accord l'engageant à ralentir le flux des migrants en échange d'une aide de 3 milliards d'euros et d'une accélération de sa procédure de candidature à l'UE. Mais cet accord n'a pas donné les résultats escomptés, provoquant la frustration des Européens. M.Davutoglu, dont le pays accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, s'est défendu jeudi en répétant que son pays était déterminé à «faire tout ce qui était nécessaire» pour lutter contre les migrations clandestines. Alors que 12.000 migrants sont toujours bloqués à la frontière de la Grèce avec la Macédoine, M. Tusk a également critiqué jeudi les actions «unilatérales» de certains pays membres de l'UE qui ont imposé des quotas à l'entrée de leurs territoires, affirmant qu'elles «portent atteinte à l'esprit européen de solidarité». La fermeture partielle des frontières sur la route des Balkans, empruntée par les réfugiés qui veulent rejoindre l'Europe du Nord, a piégé des milliers de personnes en Grèce, faisant planer la menace d'une crise humanitaire. Incapables d'apporter une réponse coordonnée, les Européens se déchirent alors que les flux de la crise migratoire se poursuivent, avec plus de 130.000 migrants arrivés en Europe depuis janvier, selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), après un million l'an dernier. Selon le ministre adjoint grec de la Défense, Dimitres Vitsas, près de 32.000 réfugiés et migrants se trouvent actuellement sur le sol grec.