Réalisé par Ryan Coogler, ce film dramatique américain, est à l'affiche à Alger depuis le 9 et jusqu'au 30 mars. Passionnés de boxe et de films à sensations fortes, courez à la salle Ibn Khaldoun, voir Creed: l'Héritage de Rocky Balboa. Ce film est fait pour vous! Un jeu d'acteur tout en subtilité, film touchant, malgré quelques facilités dans le scénario, et les coups de poings, mais l'émotion est de mise et c'est ça qui est beau. Et puis, la présence de Stalone, bien entendu! Le synopsis? «Adonis Johnson est le fils d'Apollo Creed, célèbre boxeur autrefois adversaire de Rocky Balboa. Il suit la voie de son père et se rapproche de Rocky Balboa, en espérant trouver en lui le coach qu'il recherche, Rocky s'est pourtant retiré des rings et s'est reconverti dans la restauration, mais il pourrait remettre les gants une toute dernière fois...»une histoire de mémoire, de transmission certes mais surtout d'héritage et de continuité avec la nouvelle génération, ce que celle-là est capable de faire, face aux obstacles, tout comme ses aînés.. Un scénario qui rappelle un peu le film avec Clint Eastwood, Million dollar babay, dans le sens de la combativité et de la résistance, mais surtout de l'honneur de soi. Les Américains sont forts quand il s'agit encore une fois de leur dignité bafouée. Mais là, c'est un film consensuel, qui réunit vieux et jeunes, riches et pauvres, noirs et blancs... Un film rassembleur qui met chaque individu devant le dilemme d' un défi et le choix qu'il doit prendre... Il y a de la boxe certes, de la douleur, mais celle-ci ne vient pas nécessairement de là ou l'on pense. Et puis il y a aussi de l'amour. En effet, si Adrienne n'est plus dans ce film et on assiste à un Rocky malade qui va se recueillir sur la tombe de sa femme, le public se penchera plutôt sur l'histoire d'amour de ce jeune homme, qui veut reprendre sa revanche sur un père star de la boxe qu'il n'a pas connu, et une chanteuse mal entendante. Les deux vont se soutenir mutuellement et trouver en l'autre une source de motivation supplémentaire pour se surpasser. Et c'est là où réside la trame de ce long métrage de plus de deux heures. La force du film, elle, se situe dans la complexité du caractère humain, partagé entre courage et peur, dureté et faiblesse, doute et dépassement. Il est constamment en train d'osciller entre les deux. Et c'est ce qui le rend magnifique, car loin d'être manichéen, et bouleversant, parfois jusqu'aux larmes. Creed: l'Héritage de Rocky Balboa ne craint pas le pathos mais au contraire brille par ses scènes intimistes remplies de pudeur. Il donne à voir du spectacle quand il le faut. Et dans le genre cinéma, c'est un véritable feu d'artifice de sensations. Un cadeau que ce film offre aux spectateurs. Le réalisateur prend le pari de ne pas vouloir faire dans la surenchère psychologique à bas étage ni dans l'étalage des muscles, mais juste ce qu'il faut à des instants clés pour faire montrer ce qu'une personne est capable de faire quand elle se sent vulnérable ou invincible. Le film décrit en effet l'état d'un futur champion et abat les clichés sur l'image que l'on s'imagine d'un sportif qui viendrait souvent dans les banlieues. Un homme vorace et sans sentiment. La bonne surprise est que l'acteur principal est plutôt un mélange de tous ces mondes. S'il a grandi dans le faste, son enfance il l'a passée dans des foyers de gamins où il a appris à se battre, se défendre et sauver sa peau. Croire en soi est la clé du savoir, semble dire le film qui entend suggérer qu'on peut devenir un adversaire redoutable envers soi, un ennemi ou au contraire un ami lorsqu'on y croit viscéralement. Le réalisateur, loin des clichés, le dépeint dans un monde difficile certes, mais dans lequel on peut s'en sortir à force de travail et persévérance, soulignant que nous avons toujours le choix de suivre ce que nous dicte notre coeur. Sous la carapace de cet être dur à cuire, il y a un enfant qui n'a pas encore pardonné à son père de l'avoir abandonné... «Je veux prouver à mon père que je ne suis pas une erreur», dira-t-il face à la caméra. Sensible, ce film raconte en effet autre chose que l'amour de cet homme pour la boxe mais surtout, la raison et les conséquences de sa lutte acharnée pour redresser son honneur et sa fierté d'être un Creed, un caïd. Le fis de son père. Et ça seuls les Américains, faut croire, sont capables de vous le faire sentir. Réalisé par Ryan Coogler, ce film dramatique américain, est projeté du 9 au 30 mars lors de cinq séances hebdomadaires. Les cinéphiles ont rendez-vous, à la salle Ibn Khaldoun, tous les dimanches, lundis, mercredis et jeudis à 16h et le samedi à 15h. Notez que le film sera projeté en parallèle des projections de The Revenant et de Zootopie. Le ticket d'entrée est fixé pour sa part à 600 DA.