Mouloud Feraoun La journée a aussi été marquée par une succession de témoignages ayant été programmés à l'école fondamentale du village de Tizi Hibel. La logique et la gratitude auraient voulu qu'en plus des activités culturelles habituelles, la journée de la commémoration du 54e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun soit l'occasion pour tous les élèves algériens de revisiter au moins un texte extrait de l'une des oeuvres de Mouloud Feraoun. De préférence Le fils du pauvre pour ceux du primaire et du CEM et La terre et le sang ou Les chemins qui montent pour les lycéens. Ces derniers découvriront, en plus d'un style d'une limpidité extraordinaire, un ensemble de tranches de vies authentiques, dans l'Algérie des années quarante et cinquante. Comment nos parents vivaient et luttaient contre la pauvreté, comment ils se cachaient pour s'aimer et comment la dignité finissait toujours par l'emporter sur la servitude? De véritables leçons de vie que cet écrivain immortel et le plus lu dans tous les pays du Maghreb, a prodigué et prodiguera à toutes les générations passées, présentes et futures. En attendant que de telles initiatives plus concrètes et moins folkloriques soient prises, la wilaya de Tizi Ouzou a marqué à sa manière cet anniversaire de la disparition du précurseur de la littérature algérienne francophone. Contrairement aux années précédentes où c'était la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou qui pilotait l'anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun, cette fois-ci, c'est la Fondation éponyme qui a pris le relais. Et cette dernière a fait le choix inédit et judicieux de domicilier les activités en question dans la région natale du romancier de talent: Ath Douala. Pour réussir cet événement, la Fondation Mouloud Feraoun s'est organisée en collaboration avec la mairie d'Ath Mahmoud et l'Organisation nationale des moudjahidine afin de marquer l'événement. Le village de Tizi Hibel, hameau natal de Mouloud Feraoun a été le théâtre de la majorité des oeuvres de l'auteur. C'est pourquoi, la sortie d'hier a eu lieu également dans ce village tel que voulu par la Fondation que préside Ali Feraoun, le fils du romancier. L'hommage qui a rassemblé des dizaines de citoyens de la région s'est voulu également dédié à la mémoire des inspecteurs qui ont péri dans le même attentat perpetré par l'OAS en ce fatal 15 mars 1962. Il s'agit, rappelle-t-on, de Ali Hamoutene, Salah Ould Aoudia, Max Marchand, Marcel Basset et enfin Robert Aymard. En plus d'un émouvant recueillement et dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Mouloud Feraoun, la journée d'hier a aussi été marquée par une succession de témoignages ayant été programmés à l'école fondamentale du village de Tizi Hibel. Une avalanche de témoignages, aussi poignants les uns que les autres, a animé les débats. Dans le même sillage, la Maison de la culture «Mouloud-Mammeri» de Tizi Ouzou abritera demain, jeudi, plusieurs autres activités concernant la même commémoration. Le public tizi-ouzien aura l'occasion de découvrir le parcours et l'oeuvre de Feraoun à travers des expositions prévues aussi bien à Tizi Ouzou mais aussi au niveau de la Maison de la culture d'Azazga. A cet effet, plusieurs conférences seront animées par des témoins comme le fils de l'auteur de Journal, Ali Feraoun ainsi que le poète et écrivain Youcef Merahi. Ces conférences auront lieu demain jeudi à Tizi Ouzou et Azazga.