Cette volonté s'est matérialisée par la récente organisation de portes ouvertes sur le mouvement associatif. Longtemps gérée au profit exclusif des officiels et de la nomenklatura locale depuis son inauguration en 1995, la Maison de la culture de Béjaïa ambitionne d'arrimer cette structure à sa vocation originelle : servir l'art et la culture ainsi que tous les créateurs, sans exclusion aucune. C'est en tout cas le désir de son nouveau directeur, en l'occurrence M.Hammouche Achour, qui a pris ses fonctions le mois de septembre dernier. Cette volonté s'est matérialisée par la récente organisation de portes ouvertes sur le mouvement associatif dont les travaux ont débouché sur l'élaboration d'une série de recommandations susceptibles de redynamiser ce mouvement avec lequel la Maison de la culture, de l'aveu de M.Hammouche, compte collaborer en bonne intelligence à l'effet d'assurer une permanence de l'activité culturelle et artistique. «Notre initiative a eu un écho favorable auprès de nombreux animateurs associatifs et des artistes », a relevé notre interlocuteur qui espère rester sur cette dynamique. Ce redéploiement se veut aussi un prélude de l'ouverture de la Maison de la culture à la société, à ses artistes, ses créateurs et tous ceux qui veulent exploiter à bon escient cet espace d'expression et de création artistique. Déjà, à l'occasion de ce Yennayer, une table-ronde sur le roman amazigh a été tenue avec la participation de trois auteurs de la wilaya de Béjaïa en l'occurrence, MM. Brahim Tazaghart, Mohand Aït Ighil et Malek Merkhouf. Cette initiative mettant en valeur des intellectuels du cru est très positive et permet d'enclencher un processus de rapprochement entre la population et cette institution culturelle. Dans le même sillage, M.Hammouche entend aussi mettre le cap sur les activités littéraires à travers l'organisation de conférences thématiques de manière régulière. Sur un autre plan, pour faire de ce lieu une sorte d'école de formation pour jeunes artistes, de nouveaux ateliers ont été déjà mis en place, tels que la structure sur argile, la peinture décorative, le théâtre pour enfants, le cinéclub, un ballet moderne et un autre traditionnel. Chaque atelier a son enseignant qui dispense des cours dans son domaine propre. «D'autres ateliers verront le jour une fois que nous aurons connu la consistance du budget 2005 de la Maison de la culture», nous apprend notre interlocuteur, signifiant par là que l'effort de structuration doit se poursuivre sans discontinuer. Il signalera toutefois que les élus municipaux doivent aussi mettre la main à la pâte pour propulser le mouvement associatif, comme c'était contenu dans les recommandations issues des portes ouvertes tenues récemment à la Maison de la culture. «Les APC ne doivent pas occulter leur participation à dynamiser l'action culturelle dans leurs propres communes», a-t-il enfin ajouté.