Agressions, vols à main armée, cambriolages, trafic de stupéfiants, et même prostitution, y sont légion. Une grande partie du pays a vécu le drame lors des attributions de logements sociaux. Pour de nombreux citoyens, ces attributions ont fait l'objet d'un travail de coulisses où les logements ont été destinés à des familles aisées, alors que ceux qui sont dans le plus grand besoin, ont été rayés des listes. Il reste certain qu'il existe des dépassements et des passe-droits de la part des commissions chargées de distribution, et en tout état de cause, tout domaine où une commission siège et prend des décisions, il y a dilution des responsabilités et étouffement des lois et des règlements. La crise de logements, dépend d'un certain nombre de facteurs objectifs, liés à la conjoncture socio-économique connue de tous. Sur le plan social, on prendra en considération la «natalité» galopante et effrénée où l'ont trouve rarement une famille de moins de dix personnes. Avec l'apparition, après 1990, des infra-humains égorgeurs et violeurs, l'homme de la campagne s'est vu contraint d'abandonner ses terres pour se rapprocher des centres urbains, afin d'y créer des bidonvilles. En 2002, on comptait encore plus de 1 746 habitations précaires à Constantine, installées dangereusement. Parfois, afin de survivre. Pour alléger la crise, les autorités avaient opté pour la création d'une nouvelle ville. Les travaux de construction avaient débuté du temps de l'ex-wali de Constantine, actuellement ministre de l'Habitat, M.Hamimid. Jusqu'à 2004, 10.000 personnes ont pu être évacuées. La Nouvelle-ville, à laquelle on décernera le nom d'Ali Mendjeli, a été conçue dans un vaste plan de relogement des familles, entassées dans les bidonvilles, ou habitant des quartiers menacés par le glissement de terrain. Cependant, cette nouvelle ville allait vite faire parler d'elle. Nombreux sont les bénéficiaires qui ont dénoncé des vices de forme dans les constructions. Des rats y ont vite trouvé refuge. Des fissures ont été constatées dans plusieurs appartements, ceux qui occupent le dernier étage soulèvent le problème des fuites causées par les pluies. C'est un vrai «désastre». Cela sans parler des retards quant au relogement des citoyens. La Nouvelle-ville Ali Mendjli s'est transformée, par la suite, en une véritable bombe à retardement sur le plan sécuritaire. Dans un passé récent, les petits réseaux de délinquants éparpillés à travers les quartiers populaires de Constantine, étaient isolés dans leurs secteurs respectifs. Leurs agissements dépassaient rarement leur zone d'influence. Mais aujourd'hui, après que le terrorisme ait obligé les pouvoirs à déclasser la délinquance en dernier plan, la Nouvelle-ville Ali Mendjli est considérée plus à raison qu'à tort, par les Constantinois, comme «un concentré» de tous les problèmes que vit la société algérienne. Agressions, vols à main armée, cambriolages, trafic de consommation de stupéfiants et même prostitution. De l'avis de ses habitants, la cité qui a cependant la taille d'une petite ville, n'est pas du tout sécurisée. La distance qui l'a sépare de Constantine, est de 30 km à peu près ce qui aggrave son isolement et conforte en même temps les malfaiteurs dans leur impunité. Les habitants qui peuplent cette grande cité ont peur pour leur vie. Cela dit, à Constantine, des centaines de familles vivant particulièrement dans une situation plus que précaire, attendent d'être évacuées vers ladite Nouvelle-ville. Elles occupent pour le moment des constructions illicites à Benchergui, dans d'anciennes bâtisses à la vieille ville, à Boudraâ Salah, Aouinet El Foul... La crise de logements continue de constituer une impasse accompagnée d'entraves et de difficultés sans issue. Les pouvoirs publics restent presque incapables de faire face à cette situation extrêmement délicate. Car il est vrai que sur un point, les autorités ont une part de responsabilité dans le déficit en logements. Jusqu'à une date qui n'est pas lointaine, toute transaction sur les terrains à bâtir était interdite à Constantine et beaucoup de citoyens auraient pu avoir leur propre toit, du temps où le douar était fort. Cette prohibition avait donné naissance au phénomène de la construction illicite où des milliers de gens furent poursuivis en justice par l'APC et l'administration des forêts. Avec l'arrivée de l'urbanisation, des citoyens se sont vu ester en justice au motif d'avoir construit sans permis et hors normes urbaines. Durant la période des régularisations de constructions illicites, le citoyen devait payer à l'Etat la surface de la terre occupée et le prix de la construction, même après son estimation officielle par les services de l'administration. En conclusion, la Nouvelle-ville Ali Mendjli est loin de résoudre le problème lié à la crise de logement. Le phénomène est quasiment insoluble, du moins dans l'immédiat.