Cette société distribue de l'eau à quelque 900 communes à travers le pays. Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, a révélé que son département ministériel oeuvrait, en coordination avec le ministère des Finances, pour le règlement de la situation financière de l'Algérienne des eaux (ADE) qui fait face à de sérieux problèmes en raison du non-payement des redevances des citoyens. Nouri, qui présidait à la célébration de la Journée mondiale de l'eau à Alger, a précisé que l'ADE, qui assure la distribution de l'eau dans plus de 900 communes à travers le territoire national, fait face à des difficultés financières en raison du non-paiement des redevances des abonnés dont nombre d'entre eux considèrent cette denrée comme «un don gracieux de Dieu» et n'ont par conséquent aucun droit à payer pour son utilisation ou consommation! Balayant ainsi d'un revers de la main les dépenses faramineuses nécessaires pour assurer ce service vital à la population. Aussi, les chiffres avancés par le ministre parlent d'eux-mêmes. Près de 40% des citoyens abonnés ne payent pas leurs factures et redevances de consommation. Le ministre a ainsi fait savoir que son département oeuvrait en coordination avec le ministère des Finances en vue d'apporter l'aide financière nécessaire à l'ADE dans les délais souhaitables. «Nous trouverons les mécanismes nécessaires pour rétablir l'équilibre financier de la société afin qu'elle puisse s'acquitter pleinement de ses missions», a estimé le premier responsable du secteur. Pour sa part, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, présent aux festivités célébrant la Journée mondiale de l'eau aux côtés d'une pléiade de ministres, a souligné que l'Etat poursuivra son soutien au secteur des ressources en eau, y compris à l'ADE. Répondant au directeur général de l'ADE, Zidane Merrah, qui a demandé des aides supplémentaires conséquentes, le ministre a insisté sur l'importance du «recouvrement des redevances et les créances de la société». Les redevances non payées auprès de l'Algérienne des eaux ont atteint près de 36 milliards de dinars jusqu'à 2014. Une campagne de sensibilisation a été lancée pour tenter de régler la situation, mais sans atteindre les objectifs escomptés, rappelle-t-on. Au même titre que la distribution d'énergie électrique, celle de l'eau souffre aussi de branchements illicites et surtout de gaspillage à outrance de «l'or bleu» autour duquel se dessinent les contours de la guerre de demain dans certaines régions de la planète, notamment dans les pays du Moyen-Orient. L'Etat algérien subventionne à hauteur de 60% le coût de production de l'eau dont le prix de vente au citoyen est estimé à 18 DA/m3, alors que le coût de production et de distribution revient entre 28 et 70 DA/m3 dans les régions du nord du pays et 170 DA/m3 dans les régions du Sud, où des efforts gigantesques ont été récemment déployés pour satisfaire les besoins élémentaires des citoyens en eau potable et d'irrigation. A ce propos, faut-il rappeler les récentes visites d'inspection effectuées par le ministre Nouri dans les régions du Sud à Tamanrasset, In Salah, Adrar et Timimoun. Ces visites ont été ponctuées par des instructions fermes d'achever certains travaux dans le secteur et celui de l'environnement.