De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La formule de la gestion déléguée de l'eau dans la wilaya d'Oran est toujours à l'épreuve des résultats et des améliorations dans la gestion de ce secteur sensible et délicat. Confiée depuis quelques années à une entreprise espagnole (Agbar), la gestion de l'eau dans la capitale de l'Ouest commence à faire des mécontents. S'il est vrai que l'alimentation de la population en eau potable (AEP) a connu une nette amélioration malgré les perturbations, quelquefois chroniques, il reste encore le revers de la médaille qui fait grincer des dents les ménages et les abonnés. La Seor, société de droit algérien qui est née de cette nouvelle formule de partenariat, a pris à sa charge la gestion de l'eau et de l'assainissement de la ville. Pour ce faire, un plan de réhabilitation et de rénovation du réseau d'AEP et de l'assainissement a été entrepris dans la ville, non sans grands et récurrents désagréments pour les abonnés. Un circuit de 3,5 kilomètres sur les 44 programmés par la Seor a été inclus dans cette opération. Le coût du projet, évalué à plus de 600 millions de dinars, comprenait huit lots distincts prenant en charge quelque 120 sites situés dans différentes zones de la wilaya. Les désagréments et les complications n'ont pas manqué au cours de cette opération où les accrocs avec les collectivités locales n'ont pas manqué, notamment pour ce qui est de la dégradation de la chaussée. Sur un autre registre, les abonnés de la Seor s'interrogent sur les hausses sensibles constatées dans la facturation mensuelle de la consommation d'eau potable. En effet, les factures mensuelles comprenaient des hausses ostensibles et inexpliquées et les petites gens ne comprennent pas les mécanismes internes de la Seor. «D'habitude, je paie à hauteur de 320 à 430 DA, tout au plus. Ma consommation d'eau n'est pas très importante. Il y a quelques jours, j'ai reçu une facture de 890 DA. Je ne comprends pas trop ce qu'il y a d'écrit, mais on m'a expliqué que c'était des taxes et autres. Mais moi je ne finance pas la Seor. Je consomme de l'eau, uniquement. Je ne suis pas une usine pour payer ces taxes», s'insurge un septuagénaire outré par cette hausse sensible et préjudiciable pour sa bourse. En fait, les citoyens oranais qui avaient accueilli favorablement et avec soulagement les déclarations de Sellal, ministre des Ressources en eau, quant à la non-augmentation des tarifs de consommation de l'eau, ont vite fait de déchanter. En effet, dans les nouvelles factures adressées par la Seor aux abonnés figure une panoplie d'impositions et de taxes de redevance sur la qualité de l'eau, la redevance de gestion, la redevance économie de l'eau, sans compter les indices de facturation qui passent du simple au double, quand la consommation dépasse le seuil inclus entre les indices 0 à 25. Il y a également la redevance fixe d'abonnement eau qui est de 240 DA, la redevance fixe assainissement qui est de 60 DA, sans compter la TVA qui est de 7%. Les factures passent ainsi du simple au triple, voire plus. C'est ainsi qu'est géré l'eau à Oran.