L'information a fait le tour de la planète. La chaîne de télévision et d'information qatarie Al Jazeera a annoncé ce 27 mars, la suppression de 500 postes à travers le monde. L'essentiel de ses effectifs (60%) concernés se trouve dans l'Emirat de Qatar, a révélé le communiqué de la chaîne. Les raisons de ces licenciements, sont liées à une «initiative pour optimiser» la production d'Al Jazeera, selon la même source. Mais selon le communiqué signé par le directeur général par intérim de la chaîne, l'Algérien Mustapha Souag, aucun journaliste ne devrait être concerné par la réduction des effectifs. La mesure intervient après la fermeture de la branche américaine de la chaîne Al-Jazeera America, ayant entraîné la suppression de 700 postes. «Cette décision est conforme à ce qui se fait dans les médias à travers le monde», affirme Mustapha Souag. Même la grande BBC a dû prendre cette décision radicale. Le licenciement de 1000 personnes devrait permettre, selon M.Hall, d'économiser 50 millions de livres. Et de nouvelles suppressions de postes devraient suivre. En tout, la suppression de 500 postes d'emploi a fait plaisir à certains médias arabes et plus particulièrement les pays du Golfe fidèles à l'Arabie saoudite. Depuis des années, le Qatar et son média par excellence Al Jazeera ont mené une guerre froide contre les autres télévisions arabes, le groupe saoudien MBC et sa déclinaison Al Arabiya ainsi que les médias chiites comme El Mayadeen TV et El Manar TV. Mais la suppression de 500 emplois chez Al Jazeera ne signifie pas que le média le plus puissant et le plus influent du Golfe est fini. Bien au contraire, il recule pour mieux rebondir. Al Jazeera compte près de 4500 employés issus de 40 nationalités différentes, 80 correspondants à travers le monde et émet depuis 20 ans, à partir du Qatar. Ces suppressions de postes interviennent alors que le Qatar fait face à des difficultés financières: la chute des prix du pétrole et du gaz, dont le pays est fortement dépendant, a engendré un important déficit budgétaire de l'Emirat en 15 ans. Ce déficit a atteint l'équivalent de 12 milliards de dollars, rappellent les médias occidentaux. Depuis son arrivée au pouvoir, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad el-Thani avait annoncé son intention de corriger certains phénomènes négatifs, notamment «le gaspillage, l'administration pléthorique et l'absence de responsabilité». Du coup, ce ne sont pas les journalistes qui en pâtiront mais bien les fonctionnaires de l'administration, les secrétaires et surtout le nombre élevé de chauffeurs. Les responsables et chefs d'édition qui possèdent déjà un véhicule devront se passer des chauffeurs et des hommes à tout faire. Ce qui est sûr est le fait que le groupe Al Jazeera a grandi en prenant option de plusieurs aspects importants comme les audits, le cinéma et les droits télés. [email protected]