Son courage était légendaire, tout comme son nom d'ailleurs Le valeureux chef de la Wilaya III historique, Aït Hammouda Amirouche fait toujours parler de lui. Ainsi survivent les héros. Tassaft est un village éternellement lié à l'Algérie. Le lien n'est pas des moindres. C'est son digne enfant que les Français ont surnommé à raison le lion du Djurdjura qui l'a tissé avec son sacrifice et celui des un million et demi de martyrs. Même mort, les soldats français craignaient de l'approcher. Son courage était légendaire, tout comme son nom d'ailleurs. 57 ans après sa mort au champ d'honneur, Amirouche Aït Hammouda continue de faire l'Histoire. Ces derniers jours, il est en train de la faire sur tous les plans. En effet, Tassaft vit au rythme des battements de coeur du colonel Amirouche depuis une semaine. Le village est devenu depuis quelques jours la Mecque de milliers de visiteurs de toutes les catégories d'âge. C'est comme si l'homme n'était pas mort. Mais oui, Amirouche est toujours vivant tant que l'Algérie est vivante. Depuis le 25 mars les jeunes, les vieux, les femmes et les enfants affluent au village pour marquer leur présence en ces jours mémoriaux qui rappellent le sacrifice de ce grand homme parti d'un petit village de Kabylie pour libérer sa grande nation, l'Algérie. Le village paraît si petit dans l'immensité des cimes du Djurdjura mais ce n'est pas du tout le cas. Tassaft est en mesure d'accueillir des milliers de personnes. Les villageois ont démontré leur capacité à vivre des moments grandioses. Des délégations de tous genres affluent. Ils sont tous reçus avec les honneurs par les villageois conduits par le fils d'Aït Hammouda. Il y avait le monde culturel, politique, sportif et surtout les jeunes de divers horizons. En effet, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni était à Tassaft pour un hommage des plus populaires au colonel Amirouche. Le 57e anniversaire est exceptionnel car l'évènement a eu plusieurs effets sur la scène politique nationale et régionale. D'emblée, M. Zitouni a souligné que c'est le président de la République en personne qui l'a mandaté pour se recueillir à la mémoire du colonel dans son village natal. L'homme était d'un charisme exceptionnel et d'une envergure nationale. Sa dimension transcende les clivages. L'homme était en effet populaire à maints égards. D'abord, les délégations ont tenu à célébrer la date en communion avec les milliers de citoyens venus pour la même raison. L'on pouvait également remarquer la présence de chanteurs de renom à l'instar de Takfarinas qui s'est dit ému pour la circonstance. La mémoire de l'homme continue encore de sceller l'union de tous les Algériens et d'imposer son rythme à l'histoire de l'Algérie. Le 57ème anniversaire de sa mort au champ d'honneur au Djebel Thameur dans les Aurès a été en effet l'occasion pour réconcilier deux personnages marquants de la région. Après plusieurs décennies de brouille, les citoyens ont constaté agréablement la présence de la soeur du chantre de la chanson kabyle Matoub Lounès. Malika a tenu à marquer de sa présence cette commémoration en déposant une gerbe de fleurs en compagnie de Nordine Aït Hammouda. Ce 57ème anniversaire est aussi une symbolique éternelle. Aït Hammouda est tombé au champ d'honneur avec un autre homme dont le nom est Hammouda. Amirouche est mort avec Si L'houès, un Algérien de l'Est dont le nom est Ahmed Ben Abderrazak Hammouda. Les deux hommes, leur combat commun, leur mort sont un symbole de l'union sacrée des Algériens. Le 57ème anniversaire de la mort d'Amirouche Aït Hammouda a aussi été l'occasion de soulever la problématique de la qualité des stèles érigées à la mémoire des moudjahidine. Plus d'une dizaine de stèles ont en effet été façonnées dans plusieurs daïras de la wilaya de Tizi Ouzou. Toutes ont été bien accueillies par les familles des moudjahidine et la population. Actuellement, la ville de Tizi Ouzou et sa périphérie portent des stèles commémoratives des grandes figures historiques. L'année dernière d'ailleurs a été marquée par la réalisation de stèles à la mémoire des colonels de la région. Aujourd'hui à Tassaft, il ne reste pas beaucoup de personnes qui ont connu Amirouche. Quelques vieux et vieilles se remémorent et se souviennent même de la poésie composée pour son courage légendaire. Les jeunes, eux, sont un relais qui transmettra cette mémoire. Ce que racontent leurs grands-parents n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Tous connaissent les moindres détails de la vie d'Amirouche et de son histoire qui se conjugue «indélébilement» avec l'Algérie.