L'employé constitue cette matière première à exploiter de manière asservissante sans pour autant juger utile de lui consacrer la moindre protection. L'employé est encore loin de retrouver sa dignité vu que le Code du travail le protégeant est totalement bafoué. Les travailleurs employés dans le secteur privé continuent à pâtir du diktat imposé par des employeurs continuant à transgresser la réglementation. La situation est plus qu'inquiétante. L'inspection régionale du travail a relevé que «près de 80% des opérateurs privés, investis dans le domaine des services, dans le bâtiment, travaux publics et hydraulique (Btph) et des petites industries ont largement outrepassé la nécessité d'endiguer l'employé de tous les risques l'attendant». En un mot, explique-t-on, «ces opérateurs ne respectent pas le Code du travail». Ces transgressions, ajoute-t-on, portent essentiellement sur la non-tenue des registres réglementaires fixés par le Code du travail, malgré tous les efforts des services déployés par les contrôleurs et inspecteurs du travail. L'employé, recruté en majeure partie par le secteur privé, constitue cette petite matière à exploiter de manière asservissante sans pour autant juger utile de lui consacrer la moindre protection, aussi bien sur le lieu de son travail que pour son avenir, c'est-à-dire que l'absence de la sécurité sociale est totale. Les vérifications de toutes formes sont opérées dans les chantiers et autres ateliers. Elles ont été accablantes dans leurs conclusions. C'est la totale. Elles (vérifications) ont été opérées sur «ces registres qui comprennent un moyen de vérification du mouvement du personnel, de la paye, des congés payés, de l'hygiène et de la sécurité, des installations industrielles et techniques, dans les entreprises». «Sur l'ensemble de ces registres sont, également, portées les mises en demeure des inspecteurs du travail», a-t-on indiqué ajoutant que «la transgression du Code du travail et de la législation exigeant la protection de l'employé est remarquable, voire de manière fulgurante dans les PME». Plus grave encore, ces transgressions lambda sont accentuées par l'absence totale de l'employeur et sa fuite lors des descentes des inspecteurs du travail en vue de jauger le niveau de la mise en application du Code du travail. A Oran, le «boulot» ne manque pas. Le demandeur d'emploi est recruté aussitôt qu'il se manifeste. Là est toute la problématique. Car, les inspecteurs du travail peinent dans l'accomplissement de leurs sorties de contrôle et d'inspection faute d'une administration pouvant les accueillir en vue de leur établir l'état des lieux et le taux de la mise en application du Code du travail, à commencer par les contrats de travail liant l'employeur et l'employé, la durée du contrat et la nature de ce contrat devant être paraphé par les deux parties, l'employé et l'employeur. Tel que stipulé par la réglementation, les inspecteurs du travail sont en droit de mettre l'accent sur la sécurité de l'employé sur le chantier ou encore dans l'atelier. L'inspection du travail est dotée de toutes les prérogatives lui permettant d'agir et de réagir à la moindre lacune constatée. C'est dire que l'inspecteur du travail ne vient pas badiner lors de ses missions. Ses prérogatives sont très étendues en contrôlant tel ou tel chantier. Comme il se permet d'apporter sa remarque sur le champ, le lieu de travail en sensibilisant et informant aussi bien les employeurs que les salariés sur leurs droits et devoirs devant être assumés par les deux parties et ce en abordant les questions liées au contrat de travail, la nature dudit contrat, sa durée, l'hygiène et la sécurité de l'employé, les conditions de travail, le bon fonctionnement des institutions représentant le personnel comme les syndicats. En cas de petite belligérance opposant l'employé à son employeur, l'inspection du travail intervient aussitôt alertée. Elle commence par mettre en évidence le niveau du respect de la réglementation régissant le monde du travail avant de tenter de dénouer la situation en ouvrant plusieurs fronts dans le but de concilier les parties en conflit, comme elle prend aussi en main les questions liées aux conflits individuels et collectifs. L'inspection du travail intervient dans d'éventuel cas de transgressions opérées par l'employeur qui ne verse pas à temps les mensualités de ses employés. Elle met en évidence le respect du Salaire national minimal garanti, Snmg. Comme elle agit sévèrement contre les inégalités, le sexisme et les conditions de travail. En chiffres, l'année 2015 a été marquée par plus de 9000 sorties effectuées dans les différents chantiers et ateliers. Plus de 2000 procès-verbaux et 1565 mises en demeure ont été dressés contre des employeurs ayant transgressé la réglementation. La majorité des infractions relevées a concerné le secteur privé composé essentiellement des chantiers du bâtiment et travaux publics et autres petites unités de fabrication.