Le Cnapest, le Satef, l'Unpef et les établissements d'enseignement ont répondu par un suivi massif de la grève décidée lors de la rencontre tripartite des syndicats autonomes tenue le jeudi 13 janvier au siège du Satef à Tizi Ouzou. Hier, les rues des villes et des villages étaient veuves de leurs grappes gaies et colorées d'enfants se rendant à l'école. De Tadmaït à Yakouren et de Tigzirt à Draâ El-Mizan, les établissements d'enseignement ont baissé rideau. Dans les cours et les salles de classe désertés par les enfants, le vide était plus impressionnant et plus inquiétant que le vide des vacances. Dans une salle de classe d'un lycée, sur le tableau mal effacé, on pouvait lire cette phrase tracée gauchement à la craie par une main rageuse: «Entendez-vous et finissons le programme!» Les élèves candidats à un examen et notamment ceux préparant le baccalauréat, étaient hier assez inquiets. Devant le lycée de Draâ Ben-Khedda, un groupe d'élèves venu sans doute aux nouvelles, disait son courroux et faisait part de ses inquiétudes devant ce qu'il craint être une protesta qui risque de durer. Les syndicats autonomes qui viennent encore une fois de démontrer leur emprise sur le terrain, ce qui est certainement vrai pour le Cnapest et disent que de pareilles actions seront renouvelées autant que de besoin jusqu'à ce que des solutions idoines et définitives soient apportées aux problèmes que vivent les enseignants. Les élèves des écoles primaires, eux sont tout contents ! Ils n'ont pas école et pour une fois, ce sont les maîtres qui leur ont dit de ne pas se présenter le dimanche. Ce n'est pas le cas des parents qui disent ne plus comprendre ce bras de fer entre la Direction de l'éducation et les syndicats. Du côté de la direction de l'éducation, c'est le silence radio. Certes, les dernières déclarations du directeur de l'éducation étaient pour le moins malheureuses, il disait alors à la presse avoir réglé près de 95 % des problèmes des enseignants. Ce qui apparemment n'est pas le cas et cette déclaration a eu le mérite de déclencher l'ire des uns et des autres. Les syndicats autonomes ont profité de ce courroux pour s'organiser et se «mettre» ensemble en espérant mettre sur pied une intersyndicale libre des enseignants. De son côté, le Sete affilié à l'Ugta tout en essayant de reconquérir le terrain pris par les syndicats autonomes, affirme être forcé de recourir à la grève tous les 16 du mois et ce, tant que le salaire des enseignants n'est pas régulièrement versé. Pendant ce temps, les autorités de tutelle semblent observer de loin et donnent cette nette impression de ne pas avoir saisi les véritables craintes des parents.