Le royaume chérifien n'a fait que tourner le dos aux résolutions onusiennes. Le président de la Rasd n'est pas resté indifférent à la visite d'Etat qu'effectue, depuis hier au Maroc, le roi Juan Carlos d'Espagne. En effet, la présidence de la République sahraouie a rendu publique, hier, la lettre adressée par M.Mohamed Abdelaziz au roi Juan Carlos, exhortant ce dernier à mettre à profit son déplacement dans le royaume chérifien pour se pencher, notamment sur la question du Sahara occidental. Dans ce document, Mohamed Abdelaziz sollicite d'emblée l'appui du roi d'Espagne pour rendre évidentes les chances de la tenue du référendum d'autodétermination, devant mettre un terme au conflit opposant le Maroc au Front Polisario. «Conflit dans lequel l'Espagne est impliquée à ses origines», atteste dans sa lettre le président de la Rasd, du fait, a-t-il également souligné, que le royaume d'Espagne a contribué à donner corps «aux accords illégitimes paraphés à Madrid le 14 novembre 1975». C'est depuis cette date, par ailleurs, que le Maroc a annexé le territoire de la Rasd, le considérant comme une de ses provinces. La communauté internationale, notamment l'ONU, s'est écriée à maintes reprises contre «les visées expansionnistes» du Maroc tout en demandant aux dirigeants de ce pays de se soumettre à la légalité internationale en vue de l'organisation du référendum d'autodétermination. Néanmoins, le royaume chérifien n'a fait que tourner le dos aux résolutions onusiennes, notamment le plan de règlement de la question sahraouie dont la mise en oeuvre a été confiée à M.James Baker. Et c'est assurément pour cette raison que le président de la Rasd saisit le roi Juan Carlos lui demandant d'user de son influence, lors de sa visite au Maroc, pour permettre au peuple sahraoui de décider de son sort par voie référendaire. En outre, le roi Juan Carlos d'Espagne a entamé hier, une visite d'Etat de trois jours au Maroc. Cette visite aura un caractère exclusivement économique, estiment certaines sources, selon lesquelles les questions d'immigration clandestine et de la lutte contre le terrorisme seront également abordées.