Pour le souverain chérifien, «a sécurité de l'Algérie est primordiale pour le Maroc». Les manoeuvres du royaume chérifien tendant à entraver tout règlement de la question du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale, se confirment de nouveau à travers les déclarations de Sa Majesté. «Ni moi ni le peuple marocain, n'accepterons de renoncer à notre souveraineté sur ces provinces» souligne le roi du Maroc dans un entretien paru, hier dans le quotidien Espagnol El Pais. Dans cet entretien publié à la veille de la visite au Maroc du roi Juan Carlos et la reine Sofia, Mohammed VI se dit pour une «solution politique» (...), qui «consiste à permettre à la population concernée de gérer ses affaires dans le cadre de la souveraineté du Maroc». C'est donc la fameuse troisième voie que le souverain chérifien remet sur le tapis. Une «solution» rejetée aussi bien par le Sahara occidental que par l'Algérie qui prônent le règlement du conflit du Sahara occidental dans le cadre des résolutions onusiennes et des accords de Houston. «Actuellement, avec la meilleure foi du monde, nous cherchons avec l'ONU à faire avancer cette solution politique négociée», ajoute Mohammed VI. Le roi du Maroc qui s'oppose catégoriquement à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, prévu par le plan Baker, dit attendre de l'Espagne, qu'elle aide le Maroc «en pratiquant une politique de neutralité positive, comme le font d'autres pays amis». Par ailleurs, la visite du roi d'Espagne intervient dans une conjoncture marquée par l'adhésion de l'opinion publique espagnole à l'organisation du référendum d'autodétermination dans la région. Aussi, l'organisation en automne dernier d'une conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui à Saragosse et le soutien de plusieurs gouverneurs de régions espagnoles au peuple sahraoui, indispose le royaume chérifien. «ingrédient» incontournable dans les discours de Mohammed VI, le rôle de l'Algérie a été encore une fois évoqué. «On ne peut affirmer, d'un côté, en tant que simple membre de l'ONU, son attachement à des positions de principe comme l'autodétermination, et de l'autre, mener une campagne virulente contre le Maroc en tant que partie au conflit», déclare-t-il. «Le premier point est normal, mais le second, je ne peux le comprendre. (Abdelaziz) Bouteflika, en tant que président de l'Algérie et moi-même, en tant que roi du Maroc, devons travailler pour aplanir les divergences et faire en sorte que la relation soit plus fluide», ajoute-t-il. l'Algérie et le Maroc entretiennent de «bonnes relations», a affirmé le Souverain, qualifiant d'«excellente» sa relation personnelle avec le président Bouteflika. Sa Majesté le roi a souligné à ce propos que «la sécurité de l'Algérie est primordiale pour le Maroc» et qu'en matière de surveillance des frontières, par exemple, les deux pays «ont toujours travaillé ensemble pour empêcher que des groupes armés algériens ne trouvent refuge au Maroc».