Ce message intervient au moment où les relations entre les deux pays connaissent une évolution en dents de scie. Le ministre d'Etat, conseiller spécial auprès du président de la République, Tayeb Belaïz, se rendra aujourd'hui en Arabie saoudite où il remettra un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au serviteur des Lieux saints de l'Islam, le roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, a indiqué hier, un communiqué de la présidence de la République. Ce message intervient au moment où les relations entre les deux pays connaissent une évolution en dents de scie. La dernière mutation en date semble être un mouvement de convergence entre Alger et Riyadh et a été pour beaucoup dans l'apaisement du conflit libyen. A en croire le journal Maghreb Confidentiel, l'Algérie et l'Arabie saoudite ont actionné leur diplomatie pour aboutir à la formation d'un gouvernement d'union nationale. Les deux pays ont mené «dans la dernière ligne droite, une discrète offensive diplomatique en vue de faciliter l'arrivée de Fayez Sarraj dans la capitale libyenne», rapporte ce journal précisant que des diplomates algériens et saoudiens ont défilé à plusieurs reprises à Tunis où était exilé Fayez Sarraj le Premier ministre du «gouvernement d'union nationale. Ces diplomates avaient une mission précise, note Maghreb Confidentiel et qui consiste à «aider M. Sarraj à négocier les conditions de son arrivée avec les maîtres de Tripoli». Le journal prend le soin d'indiquer que cette démarche menée dans les coulisses «a bénéficié de l'appui discret du département d'Etat américain». L'Algérie aurait permis d'assurer un rapprochement entre les Saoudiens et l'influent Abdelhakim Belhadj, d'autant que, note le média, «les diplomates saoudiens n'étaient pas, loin s'en faut, en terrain conquis à Tripoli». L'issue politique pour une sortie de crise en Libye, en proie au chaos depuis 2011, semble ainsi se concrétiser avec l'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU Fayez Sarraj, à Tripoli, qui n'a pas tardé à rallier des soutiens, dont celui de milices et des villes. Il est apparu vendredi pour la première fois en public dans une mosquée de la capitale, après avoir débarqué mercredi dernier d'un navire militaire libyen dans la base navale de Tripoli. Des milices de la capitale ont fait allégeance à M.Sarraj, de même que les autorités de dix villes de l'ouest de la Libye. Les municipalités de ces dix villes situées entre Tripoli et la frontière tunisienne, dont Sabratha, Zawiya et Zouara, ont appelé dans un communiqué à «soutenir le gouvernement, d'union». Cette opération qui a donné ses fruits mettra-t-elle un terme à une brouille diplomatique entre les deux capitales? Alger et Riyadh se regardaient en chiens de faïence depuis plusieurs mois. Les rapports se sont détériorés quand l'Algérie a dit «non!» à la coalition «sunnite» de 34 pays musulmans menée par l'Arabie saoudite et elle s'est aggravée tout récemment, avec le rejet d'une décision du Conseil de coopération du Golfe (CCG) classant le Hizbollah comme étant une organisation «terroriste». Cerné par des guerres, au Yémen, en Irak et en Syrie, ébranlé par la montée en puissance de l'Iran qui lui apparaît comme un danger mortel, le Royaume saoudien se cherche un moyen pour s'extraire de cet enlisement.