L'allongement des délais de rapatriement des recettes d'exportation hors hydrocarbures, de 180 jours à 365 jours, est en cours d'examen au niveau d'un groupe de réflexion installé auprès du Premier ministre, a-t-on indiqué auprès du ministère du Commerce. Ainsi, après maintes réclamations des exportateurs, cette mesure est en cours de discussion entre la Banque d'Algérie et le groupe de réflexion précité. Cette décision, souligne le directeur général par intérim du commerce extérieur au ministère, Saïd Djellab, vise à faciliter l'acte de l'export aux opérateurs algériens et à leur donner plus de chance en termes de concurrence à l'étranger. Djellab, qui est également directeur du suivi des accords commerciaux régionaux, a estimé que «les délais actuels (180 jours) défavorisent fortement l'exportateur algérien en termes de concurrence». Il a admis cependant que certains produits demandent plus de temps pour le rapatriement des recettes et de citer par là-même la possibilité de transfert de devises à l'étranger par les exportateurs algériens en vue de promouvoir leurs produits sur les marchés internationaux à travers la participation aux foires et le lancement d'actions de marketing. D'autre part, Djellab a précisé que les exportateurs ne sont pas concernés actuellement par la pré-domiciliation bancaire électronique, rendue obligatoire dans les opérations du commerce extérieur depuis le 15 mars dernier. «Cette forme de facilitation à l'export leur accorde plus de temps pour s'adapter à cette nouvelle opération», a-t-il encore souligné. Depuis le début de l'année, deux cellules de suivi et de promotion des exportations hors hydrocarbures ont été installées. L'une, composée de représentants de ce département ministériel, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), a été mise en place auprès du ministère du Commerce. La seconde, installée auprès du Premier ministre, est chargée d'examiner les contraintes rencontrées par les opérateurs, visant une stratégie de promotion des exportations, précise-t-on. Celle-ci devra revoir l'ensemble du dispositif de promotion des exportations HHY et proposer de nouvelles mesures de renforcement. Il faut savoir que plus de 1 240 opérateurs, entre personnes physiques et morales, sont inscrits au registre du commerce en tant qu'exportateurs. Les données sur le terrain montrent cependant que moins de 500 opérateurs sont réellement exportateurs dont moins de 200 de façon régulière. En 2015, les exportations HHY ont représenté 5,46% des exportations de l'Algérie, avec 2 milliards de dollars contre 2,6 mds en 2014. Toujours dans le domaine des exportations, élément-clé dans la promotion de la coopération économique régionale méditerranéenne, notamment avec la rive nord, il est à déplorer quelque part que seulement «le tiers des exportateurs est assuré à la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex)». Ce constat, pour le moins navrant, a été signalé par son premier responsable Djilali Tariket. Il a précisé que les exportateurs assurés par la Cagex, représentent «des capitaux exportés de 12 à 15 milliards de DA», a-t-il déclaré à la Radio nationale. Selon Tariket, la Cagex a déjà remboursé aux exportateurs des impayés pour 150 à 200 millions de DA. La prime d'assurance varie entre 0,35% et 0,45% de la valeur exportée, et l'on s'interroge «pourquoi une entreprise ne souscrit pas à une garantie qui évite des risques de non-paiement à la compagnie»? Quant au délai plafond de rapatriement des recettes des exportations, qui devra être prolongé de six mois actuellement, à une année, Tariket ne juge pas vraiment utile un tel allongement. Selon lui, la question réside dans l'assouplissement de la législation de l'acte d'exportation et ses effets collatéraux. Par ailleurs, le président de la Cagex reproche à l'Exécutif de ne pas associer sa compagnie d'assurance, forte d'une expérience de 20 ans, dans le groupe de réflexion sur la promotion des exportations HHY en Algérie. Pour lui, cette faiblesse est «organisationnelle» et de dire que l'acte d'exporter «s'adresse à des marchés étrangers qui ont des exigences. Il faut une organisation interne adaptée à l'exportation et une connaissance pointue des marchés extérieurs». Cet assureur public propose d'encourager l'ouverture de représentations des entreprises nationales à l'étranger pour les rapprocher des acheteurs en faisant la promotion de leurs produits et les écouler selon les lois du pays destinataire. L'autorisation des exportateurs algériens à effectuer des transferts de devises à l'étranger en vue de leur permettre d'ouvrir leurs propres comptoirs d'exportation, est en cours de discussion ministère-Banque d'Algérie.