L'allongement des délais de rapatriement des recettes d'exportation hors hydrocarbures de 180 jours à 365 jours est en cours d'examen au sein d'un groupe de réflexion installé auprès du Premier ministre. Cette mesure vise également, souligne M. Djellab, directeur du suivi des accords commerciaux régionaux, à faciliter l'acte de l'export aux opérateurs algériens et à leur donner plus de chance en termes de concurrence à l'étranger. Ce n'est pas l'avis du P-DG de la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex), Djilali Tariket, qui ne juge pas vraiment utile un tel allongement. "Le problème n'est pas le délai. Car, à la demande de l'exportateur assuré, la Cagex peut demander à la Banque d'Algérie une prolongation de ce délai lorsqu'un marché important nécessite un rapatriement plus long", explique-t-il. M. Tariket rappelle que l'ordonnance 1996-22, relative à la répression de l'infraction à la réglementation des changes, donnait à la Banque d'Algérie et à la Direction générale des douanes le pouvoir de constater les infractions pour non-rapatriement des capitaux en cas d'exportation. Parmi les mesures qui sont en cours d'examen au niveau de ce groupe de réflexion, M. Djellab cite la possibilité de transfert des devises à l'étranger par les exportateurs algériens en vue de promouvoir leurs produits sur les marchés internationaux à travers la participation aux foires ainsi que le lancement de campagnes marketing. Le rôle du traitement rapide des marchandises Par ailleurs, ce responsable relève que les exportateurs ne sont pas concernés actuellement par la pré-domiciliation bancaire électronique, rendue obligatoire dans les opérations du commerce extérieur depuis le 15 mars dernier. "Nous voulons leur accorder plus de temps pour s'adapter à cette nouvelle opération. C'est une forme de facilitation à l'export", argue-t-il. Sur un autre registre, le traitement rapide des marchandises contribue à l'augmentation du volume des exportations hors hydrocarbures et à la diversification des recettes de l'Etat. Ce plan fixe la durée de traitement à une seule journée, si les produits exportés sont périssables et à 48 heures pour les autres. Les douaniers sont prêts, souligne le directeur général des Douanes algériennes, Kaddour Bentahar, à "se déplacer à l'usine ou au champ pour inspecter sur place les produits destinés à l'exportation pour gagner du temps et accompagner l'exportateur". Cagex : seul le tiers des exportateurs est assuré Seulement un tiers des quelque 500 exportateurs que compte le pays est assuré chez la Cagex. L'assurance-crédit à l'exportation est une assurance de prévention facultative qui protège l'exportateur contre les risques commerciaux, politiques, de non-transfert et des catastrophes qui peuvent être rencontrés dans le pays de l'acheteur. Elle permet notamment d'éviter à l'exportateur des impayés de sa marchandise et lui assure ainsi des remboursements le cas échéant. Selon M. Tariket, la Cagex a déjà remboursé aux exportateurs des impayés pour 150 à 200 millions de dinars. La prime d'assurance à payer par l'exportateur varie entre 0,35% et 0,45% de la valeur exportée. B. K.