La femme et les aléas des humeurs de l'homme La jeune réalisatrice Tounès Aït Ali a drainé un grand public au théâtre régional de Sétif, lors de la présentation, en avant-première de sa pièce de théâtre «Nulle part». Le spectacle de «Nulle part» une pièce théâtrale, alliant l'amour, la soumission et la révolte. Une histoire traitant le sujet de la femme qui subit les aléas des humeurs de l'homme et de la société. Présentée jeudi au théâtre régional de la wilaya des Hauts-Plateaux au public de Aïn El Fouara, la pièce produite par la jeune réalisatrice Tounès Aït Ali, sur une chorégraphie de Toufik Kara et une synographie de Chaouki Khoutra, de son auteur Mohamed Chouat. Montée en un mois, le spectacle présenté en avant-première a été assisté par le directeur de la Maison de la culture et directeur du théâtre à la fois. La pièce relate l'histoire de Amel Dehoume, incarnant le personnage de Khadra, femme au foyer, soumise et victime de trahison et d'abandon. Houria Bahloul, dans le rôle de Khamssa femme révoltée, qui veut se prendre elle-même en charge, loin du monde de l'homme. Et Rima Aoutal, ou Djoura l'amoureuse, la rêveuse qui cherche son prince charmant, disparu, après lui avoir promis le mariage avec monts et merveilles. Dans un décor en rouge et noir, s'est imprégné chacun de ses personnages à en croire que chacun d'entre eux vit réellement l'histoire. Venues de nulle part, se rencontrent nulle part et repartent vers nulle part. Lhadra, Djouhra et Khemissa, trois personnages différents, aux rêves différents et aux espérances différentes, partagent le commun des aléas des humeurs de l'homme à leur égard. Un trio exprimant en scène fort bien la soumission de la femme, son amour et sa révolte. Très riche en émotions, les trois femmes racontent chacune son expérience avec le bien-aimé des femmes, l'homme en l'occurrence. Khadra, cette soumise qui, après avoir tout sacrifié pour celui qui l'a laissé pour une autre, se retrouve seule et face à une société qui la condamne malgré elle. Djouhra, la rêveuse qui, après avoir perdu espoir de retrouver son amoureux disparu, ne cesse de rêver d'un prince charmant, avec qui elle vivra les joies de la vie. Khamssa cette célibataire endurcie, manifestant une révolte contre les deux autres, afin de les persuader que la présence de l'homme n'est pas utile dans la vie de la femme. Cette révolté s'avère elle-même un réservoir de secrets. Ayant vécu elle aussi une histoire d'amour, avec un mari assassiné par les terroristes. Décidant de ne plus refaire l'expérience, elle tente tout comme les autres d'imposer son avis sur l'Autre. Se demandant chacune qui est le coupable, l'homme ou la femme. Moult autres questions dont entre autres: le droit à l'amour, à vouloir se marier, et à pouvoir se prendre en charge sans la présence de l'homme. Sans aucune réponse à leurs interrogations, elles sont condamnées par un tribunal virtuel. Ce dernier n'est autre que la société qui voit en la femme ce petit péché mignon. Suspendues entre ciel et terre, voilées en rouge, les trois femmes repartiront sous une pluie torrentielle, vers le «nulle part», pour y vivre, tout en gardant l'espoir de vivre chacune un jour, ses espérances et ses rêves. Une présentation très saluée par le grand public,qui a énormément apprécié l'illustration et le réalisme exprimé par les trois jeunes artistes, de par la conception simple de la lumière et des costumes, donnant ainsi une très grande dimension au spectacle