Le ministre des Finances lors de la conférence de presse «L'argent de l'économie formelle ne peut pas être tout investi dans le marché parallèle, ce qui en laisse une grande partie disponible pour l'emprunt obligataire.» Face au choc pétrolier et la chute drastique des avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR), l'épuisement, prévu, de ses réserves au cours de cette année, le gouvernement est à la recherche de nouvelles formes de financement des projets d'investissement de l'Etat, et aussi d'élargir l'assiette fiscale. Le recours à l'emprunt obligataire s'est donc imposé comme seule alternative au gouvernement. Hier, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, a annoncé une nouvelle opération de financement des projets d'investissement de l'Etat baptisée «Emprunt national pour la croissance économique». Cette opération, qui sera lancée, officiellement dimanche prochain, a pour but de mobiliser des ressources financières disponibles pour le financement de projets économiques initiés par l'Etat, avec l'adhésion des souscripteurs dans un esprit de partenariat avec l'Etat investisseur. Selon ce dernier, «tout l'argent de l'économie formelle ne peut pas être investi dans le marché parallèle, ce qui en laisse une grande partie disponible pour l'emprunt obligataire», a-t-il espéré. Le ministre des Finances a appelé les souscripteurs à saisir cette opportunité avant la clôture de cette opération dans les six mois prochains. Les titres de cet emprunt sont matérialisés par deux formules de 50.000 DA avec un taux d'intérêt annuel de 5% par an pour un titre de 3 ans et 5,75% pour un titre à 5 ans, exonérés d'impôts». Selon, M. Benkhelfa, les souscripteurs pourront se rapprocher, dès dimanche prochain, des Trésoreries principale où centrale de wilaya, aux agences bancaires et les succursales de la Banque d'Algérie banque, ainsi que les bureaux d'Algérie poste pour acheter leurs titres. Pour ce qui est des modalités de transmission des titres, le ministre des Finances a expliqué que «les titres souscrits sont librement négociables, et pourront être achetés ou cédés à des personnes morales ou physiques, soit par voie de transaction directe, soit pas endossement par le biais d'intermédiaire légalement habilités». Un point n'a pas été communiqué par le grand argentier du pays, lié aux modalités et conditions de remboursement des titres des souscripteurs. Les souscripteurs ne peuvent demander «le remboursements par anticipation des titres souscrits qu'après écoulement de la moitié de la durée globale du titre et après avis du directeur général du Trésor». Pour ce qui est de l'impact du taux de l'inflation et de la dévaluation du dinar sur les titres souscrits sachant que le taux d'intérêt proposé par les banques est inférieur ou égal au taux d'inflation, le ministre des Finances a préféré éviter la question. S'agissant de l'argent de la diaspora algérienne à l'étranger, M.Benkhelfa a annoncé le lancement prochain d'une opération visant à rapatrier l'argent des Algériens de l'étranger, sans donner plus de détails. Pour rappel, plusieurs opérations ont été lancées dans ce sens, mais les résultats ont été minimes. La dernière en date, celle de la bancarisation de l'argent de l'informel estimé à 40 milliards de dollars dont le gouvernement n'arrive toujours pas à attirer ses bailleurs de fonds et à introduire leur argent dans les circuits bancaires. Sur le terrain, la situation est beaucoup plus complexe, comme l'a démontré l'expérience passée celle de la bancarisation de «l'argent de l'informel», dont le gouvernement n'arrive toujours pas à atteindre le seuil tracé. L'argent de l'informel constitue toujours un casse-tête pour le gouvernement. Sur les 40 milliards de dollars qui circulent sur le marché de l'informel, 1,4 milliard de dollars seulement ont été récupérés, l'opération de bancarisation se poursuit jusqu'au 31 décembre prochain. Une opération qui permettra selon Benkhelfa, d'introduire l'argent de l'informel dans le circuit bancaire, mais aussi d'augmenter les ressources fiscales de l'Etat.