L'Algérie n'a pas été épargnée par la chute des prix du pétrole Si la croissance devra s'établir à 3,4% en 2016 contre 3,7% en 2015 la balance des paiements, de son côté, demeurera déficitaire. Les choses ne se présentent pas comme on l'aurait voulu ou espéré. Cela aurait pu cependant être pire. Fini le temps où l'économie nationale portée à bout de bras par un baril qui planait au-dessus des 100 dollars affichait une santé que lui enviaient de nombreux pays industrialisés. Depuis le début de la dégringolade des prix du pétrole qui a commencé vers la mi-juin 2014, l'Algérie a été happée doucement mais irrésistiblement par une crise financière qui a sérieusement érodé sa trésorerie. Prenant de court les pouvoirs publics qui avaient tablé sur une conjoncture passagère. L'orage s'est transformé en tempête. Les pays producteurs de pétrole dont les économies reposent essentiellement sur leurs exportations d'hydrocarbures y ont laissé des plumes. L'Algérie n'a pas été épargnée. Et ce n'est pas encore le bout du tunnel. Les récentes projections du FMI publiées le 12 avril à Washington l'attestent. La croissance sera toutefois soutenue. Elle doit s'établir à 3,4% en 2016 contre 3,7% en 2015, selon le rapport rendu public par le Fonds monétaire international. Et pour 2017? La baisse va probablement s'accentuer. La croissance économique doit se situer autour des 2,9%. Le niveau autour duquel elle va évoluer cette année, 3,4%, ne sera à nouveau égalé qu'en 2021 nous dit-on. Ce qui correspond à peu près aux analyses qui pronostiquent un prix du baril de pétrole entre 60 et 70 dollars pour 2020. Pour les plus optimistes, il doit franchir la barre des 80 dollars. En attendant il faut résister. De ce côté-là cela semble plutôt bien se passer même si l'érosion donne l'impression de vouloir se poursuivre. La casse devrait être limitée. «La balance des paiements de l'Algérie restera, quant à elle, déficitaire et représentera 17,1% du PIB en 2016 contre 15,7% du PIB en 2015. Le déficit devrait se réduire en 2017 à 16,2% du PIB pour enfin baisser à 8% du PIB en 2021», indique le document de l'institution de Bretton Woods. On n'est donc pas encore sortis de l'auberge. «Moins de croissance, cela signifie moins de droit à l'erreur», a prévenu Maurice Obstfeld, conseiller économique et directeur du Département des études du FMI. «Une croissance anémique persistante laisse des séquelles qui ont pour effet de ralentir la croissance potentielle, et, du même coup, la demande et les investissements», a-t-il fait remarquer. D'autant plus que les prévisions en ce qui concerne l'économie mondiale ne s'annoncent pas sous de bons auspices. «Impactée par des risques majeurs qui sont d'ordre financier, géopolitique ou liés aux dissensions politiques», elle va progresser à pas de tortue (3,2% en 2016 et 3,5% en 2017) est-il mentionné dans le rapport du FMI. Que peut-on alors conseiller à ceux qui ont la charge des affaires du pays? «Si les décideurs nationaux perçoivent clairement les risques auxquels leurs pays sont tous exposés et agissent ensemble pour s'y préparer, cela pourra avoir des effets positifs considérables sur la confiance à l'échelle mondiale», a souligné ce haut cadre du Fonds monétaire international. Un conseil à prendre au pied de la lettre pour l'Algérie qui ne s'est pas encore affranchie de son pétrole. «La surabondance d'offre persiste et les stocks restent élevés», souligne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, dans son rapport mensuel publié hier. Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont progressé de 6,6 millions de barils pour atteindre 536,5 millions de barils, lors de la semaine achevée le 8 avril revenant au plus haut depuis 1930 indiquaient les chiffres publiés, hier, par le département américain de l'Energie (DoE). Ce qui pourrait fragiliser un baril qui peine à décoller. Hier vers 14h00, à Alger, il s'affichait à 41,78 dollars à New York. Alors qu'aux environs de 11h30, il s'échangeait à 44,33 dollars à Londres. Ce qui est loin de faire les affaires de l'Algérie.