Les commerces et les cafés ont tous baissé rideau. Les jours de fête sont généralement moroses dans nos villes ! Ainsi à Tizi Ouzou, la ville a pris ce visage de grève qui jure avec l'esprit même de la fête. Les commerces et les cafés ont tous baissé rideau et plus encore ce sont les restaurants qui ont décidé que les clients ne doivent pas se restaurer en ces jours de l'Aïd. Le voyageur de passage ou tout simplement le citoyen qui travaille en ces jours et il y en a, ne savent pas où se débrouiller le plus simple des sandwichs. Prendre un café est aussi une gageure et il n'est pas donné à tout le monde de trouver les rares gargotes ouvertes. Les boulangers ne sont pas en reste et en ces jours de fête, ils pensent que les clients doivent plutôt se nourrir de gâteaux. Comment dire aussi de la rareté des taxis et des autres moyens de transport? Autrement dit pour les transporteurs, il vaut mieux attendre que l'Aïd passe pour se déplacer. Les marchands de fruits et légumes ont, eux aussi, décidé de faire «le pont» et sur les marchés les ménagères ne trouvent pratiquement rien d'autre que l'orange et la pomme de terre. Il faut dire que la veille de l'Aïd et les jours d'avant, les marchands ont pressuré les clients. En effet, avec des prix impossibles, le citoyen ne savait plus où donner de la tête. Le kilo de petits-pois est affiché à 180 DA et celui des courgettes à 120 DA alors que le haricot vert est cédé à 250 DA le kg. La carotte ne voulait pas être en reste et s'est hissée à 40 DA, le chou-fleur a repris des couleurs avec 70 DA le kg et les artichauts sont cédés à 70 DA. Comment s'en sont sorties les ménagères ? Mystère et boule de gomme. Hier, les légumes étaient inabordables et aujourd'hui ils sont introuvables. Personne ne pense aux autres et si les marchands ont décidé de faire le yo-yo avec les prix, personne n'est là pour leur rappeler qu'ils sont tenus d'assurer le service minimum. Comment ne pas évoquer cette légèreté des transporteurs de la ville? Le prix du billet a tout simplement connu une majoration allant de 50 à 100%. Avant cette décision unilatérale des transporteurs, on pouvait aller du centre-ville à la Nouvelle-ville par fourgons aménagés ou par bus, et le billet coûtait respectivement 10 DA et 5 DA. Mais depuis environ une semaine et prenant prétexte de l'augmentation du prix du gas-oil, c'est tout simplement 15 et 10 DA qu'il faut débourser pour faire le même trajet. Et les autres transporteurs semblent vouloir suivre l'exemple. Les villageois ont découvert une autre augmentation, celle de la bouteille de butane. Officiellement, elle est fixée à 200 DA mais les villageois la paient 230 ou même 250 DA. Les commerçants expliquent cette hausse par le fait qu'ils sont obligés de «glisser» la pièce aux livreurs afin qu'ils soient servis. Ce qui est sûr, c'est que le pauvre citoyen est dans l'obligation de... subir.