Les commerçants de Tizi Ouzou voient rouge ! Ils ont baissé rideau hier. Cette action, massivement suivie aussi bien par les commerces que par certaines boulangeries, quelques pharmacies et les marchés aux fruits et légumes, a, en somme, presque totalement paralysé l'activité à Tizi Ouzou. Il pleuvait sur la ville, ce qui a accentué encore plus cette atmosphère de tristesse ambiante. Plus que lors des actions du printemps noir, la grève était partout respectée. La Haute-Ville, la Nouvelle-Ville et le Centre étaient drapés dans la contestation. A part les services publics : wilaya, daïra, APC, postes, Trésor, Sonelgaz ainsi que quelques cafés et deux ou trois boulangeries et quelques pharmacies, le reste avait baissé rideau. Les villageois, nombreux à descendre en ville, la matinée, n'ont pu faire leurs emplettes et après avoir constaté que les boutiques et le marché couvert étaient fermés, et avec cette pluie fine et pénétrante qui ne cessait de tomber, ils ont préféré remonter chez eux. Les rues, alors occupées par seulement quelques passants et par les revendeurs de cigarettes, font peur. Les employés et travailleurs, notamment ceux des services publics, ont eu du mal à dénicher un endroit où se restaurer. Les commerçants disent être poussés à cette action par la démarche réellement pas bien comprise du service des impôts. Selon eux, malgré l'accord intervenu entre le chef du gouvernement et les archs à propos des allégements fiscaux pour les exercices 2001, 2002 et 2003, des commerçants font état de l'application de ces allégements fiscaux à Béjaïa et à Bouira. Une note en ce sens a été, toujours selon les commerçants, adressée par la direction générale des impôts et aux recettes des contributions et aux inspections des impôts. Mais, ajoutent-ils, récemment encore, des mises en demeure et des redressements fiscaux seraient envoyés à plusieurs commerçants. Contactés, les services des impôts sont restés injoignables. Notre correspondant s'est contenté de dire que «les chefs de service sont en réunion». Dans la matinée, les archs de la commune de Tizi Ouzou, initiateurs de l'action, ont tenté de se réunir à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou avec les commerçants venus en nombre. A peine la réunion entamée, les policiers entrent dans la salle et demandent fermement l'évacuation de celle-ci. Le motif étant l'absence d'autorisation.