L'UGCAA a demandé à tous les commerçants de rester ouverts même pendant l'Aïd Après deux jours de fête, la reprise est tellement difficile que certains commerces sont restés fermés. Les boulangers sont de ceux-là. A la rue Tanger, une seule boulangerie est ouverte. Une chaîne de plusieurs mètres est formée pour l'achat du pain. Selon un client qui attendait patiemment son tour, «ce sont les employés qui ne sont pas encore arrivés du bled où ils sont allés passer la fête de l'Aïd en famille». A côté, la pizzéria, qui connaît, habituellement, un rush à midi, est fermée également. Le cuisinier, le caissier ainsi que le serveur habitent la région Sud du pays. «Les pluies torrentielles qui se sont abattues hier les ont empêchés de rejoindre leur lieu de travail», dira le propriétaire de cet établissement. Les marchands de fruits et légumes et certains commerçants ont également les rideaux baissés. Chez les commerçants qui ont ouvert, les prix pratiqués durant le Ramadhan et à la veille de l'Aïd n'ont pas bougé d'un iota. La tomate est cédée à 90 dinars tandis que la pomme de terre est vendue à 60 dinars. Concernant la viande, c'est le même constat. Les prix n'ont pas baissé et certains bouchers et marchands de volaille ne se sont pas approvisionnés après les deux jours de l'Aïd. Les commerçants de chaussures et d'habillement sont ouverts mais les clients ne se bousculent pas au portillon. Toutefois, les cafés sont bondés de clients. Qui prend pour déguster un café, qui pour siroter un thé, sans oublier les interminables discussions sur les sujets de la vie de tous les jours. C'est l'ambiance morose après la fête. «Il faut du temps pour retrouver le train-train habituel», dira un client. La ville qui vivait à la cadence du jeûne commence à se réveiller petit à petit pour retrouver ses marques. Doucement, mais sûrement, les habitudes vont se «réinstaller». Au marché Amar El Kama, les étals sont moins achalandés que d'habitude. Les prix sont en hausse. Les mères et les pères de famille ne sont pas si nombreux à faire les emplettes. Même la rue de la Lyre, qui d'habitude grouille de revendeurs à la sauvette, est presque vide. Pourtant, au niveau de l'Union générale des commerçant et artisans algériens (UGCAA), il a été demandé à tous les commerçants de rester ouverts même pendant l'Aïd pour ne pas léser les clients qui doivent s'approvisionner, notamment en pain et autres produits de première nécessité. Mais, apparemment, c'est la même chose qui se répète chaque année.