La sagesse l'emportera-t-elle? «Une demande d'audience a été déposée, hier, à la chefferie du gouvernement, par les syndicats médiateurs.» Pas d'évacuation des lieux, pas de recul, les enseignants contractuels campent sur leur position et attendaient une décision politique du gouvernement qui doit résoudre leur problème. Ils demeurent optimistes et considèrent que les déclarations du Premier ministre comme «invitation au dialogue et à la concertation» pour trouver une issue positive à la crise. L'appel du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, adressé aux enseignants contractuels, les incitant à faire prévaloir la sagesse, semble avoir eu un écho chez les protestataires, même si ce dernier a écarté «la possibilité de l'intégration dans son agenda». Contactés, hier, les deux syndicats désignés par les protestataires pour assurer la médiation avec le gouvernement, estiment que «le Premier ministre à travers ses déclarations, s'est montré ouvert au dialogue et à la concertation», mais il «s'est précipité dans la prise de décision, et la loi du travail dans son article 42 sur la gestion des conflits de travail interdit aux deux parties en conflit de recourir à ce genre de déclarations au moment où ils ont accepté la médiation» a souligné Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). De son côté, le chargé de la communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), Massaoud Boudiba, a qualifié les déclarations du Premier ministre de «positives», «car il n'a pas fermé les voies du dialogue. Les trois syndicats qui vont assurer la médiation entre les deux parties, ont déposé, hier, leur demande d'audience à la chefferie du gouvernement pour discuter de la situation des enseignants contractuels et de tenter de trouver une solution concrète à leur problème». En résumé, les représentants des protestataires sont optimistes quant aux résultats de cette rencontre qui devrait regrouper les deux parties dans les prochains jours, et «dans le cas où le gouvernement ne donne pas suite à leurs revendications, la situation risque de dégénérer, et l'école sera à nouveau paralysée». En attendant, les enseignants contractuels refusent toujours de céder. Encerclés par les forces de l'ordre qui attendaient le feu vert du ministère de l'Intérieur pour intervenir et disperser les protestataires qui bouclent, aujourd'hui, leur deuxième semaine de grève de la faim. Pour ce qui est des tentatives de récupération politique du mouvement des enseignants contractuels, ces derniers indiquent que leur mouvement n'a aucune couleur politique ni syndicale «On ne fait pas de la politique, on veut juste défendre notre droit à l'intégration», «d'ailleurs les responsables politiques qui sont venus nous rendre visite n'ont pas été accueillis».