Tant attendue, la réaction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, quant à l'affaire des enseignants contractuels, était «décevante», notamment pour les parties qui aspiraient à une décision de sa part. Le Premier ministre a déclaré, en effet, l'impossibilité d'une intégration directe, tout en mettant l'accent sur l'impératif de respecter les lois. Toutefois, Sellal, qui a témoigné de la volonté du gouvernement de donner la priorité à ces enseignants, a mis en garde contre toute tentative de «politiser» le dossier des enseignants protestataires. «ambiguës», était le qualificatif donné à ces déclarations, notamment par les trois syndicats qui font partie de la délégation désignée, ce vendredi, par les contestataires, pour les représenter auprès des autorités concernées. Il s'agit du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) et le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). «Nous n'avons rien compris, d'un côté on parle d'un concours interne à la faveur de ces enseignants et d'un autre de l'impossibilité de leur intégration», lance Idir Achour, secrétaire général du CLA, avant de faire allusion aux médias ayant véhiculé une information faisant état de l'organisation, avant la fin de l'année en cours, d'un examen interne au profit des contractuels. Un avis que partage Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest, qui a préféré ne pas réagir avant de confirmer cette information. «Nous devons attendre jusqu'à la confirmation de cela», a dit le syndicaliste, contacté hier au téléphone. A l'inverse, le Syndicat national automne des personnels de l'administration publique (Snapap) a considéré le discours du Premier ministre comme un «non-événement». «Son discours n'est pas différent de celui de ses prédécesseurs», a déclaré Nabil Fraghnis, porte-parole du syndicat, qui a refusé d'être membre de la délégation désignée par les contestataires. Se référant à l'historique, M. Fraghnis qui est revenu sur la genèse de l'intégration en 2011 de quelque 30 000 contractuels n'écarte pas, dans ce sens, une décision présidentielle similaire. «La solution est entre les mains du président de la République», insiste notre interlocuteur. Pour sa part, le Syndicat automne des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a plaidé pour une intégration partielle qui touche seulement les 200 protestataires, ayant fait preuve de détermination et de résistance. «200 postes c'est rien, sachant que 24 000 contractuels travaillent et n'ont pas pris part à ce mouvement», dira Boualem Amoura, secrétaire général de cette formation syndicale. Cela, avant de mettre en garde contre l'intention de certaines parties qui exploitent la situation des grévistes à des fins politiques, en prévision des prochaines élections locales de 2017. Plus de 11 000 contractuels inscrits au concours
Ce, au moment où le département de Benghebrit avait estimé que plus de 11 000 enseignants contractuels répartis sur 21 wilayas se sont inscrits au concours national de recrutement des enseignants, prévu le 30 avril. C'est ce qu'avait indiqué à APS, jeudi dernier, Abdelwahab Guellil, chef de cabinet du ministère de l'Education. D'après ce dernier, près de 90% des enseignants contractuels ont déposé leurs dossiers pour postuler au prochain concours. Il a rappelé, dans le même contexte, la prolongation, jusqu'au 29 du même mois, du délai du dépôt de l'attestation. Plus de 971 000 candidats sont inscrits à ce concours, selon le même responsable.